L’infertilité absolue a-t-elle trouvé son traitement définitif ? Les progrès continus dans les techniques de transplantation, en immunologie de la transplantation, dans les technologies de la FIV, pourraient en effet, combinées à la transplantation de l’utérus, mettre fin à l’infertilité féminine absolue. Une équipe de pointe, suggère que le premier bébé britannique né grâce à la transplantation de l’utérus pourrait naître en 2017. En effet, les autorités britanniques viennent de donner leur feu vert pour un essai clinique impliquant 10 participantes.
Ce ne sera pas la première greffe de l’utérus. La première transplantation a été réalisée sur une femme de 26 ans en Arabie Saoudite qui avait perdu son propre utérus à la suite d’hémorragies liées à la naissance de son enfant. Un utérus transplanté qui ne » survivra » que 99 jours.
En décembre 2010, des équipes suédoises annoncent une gestation à la suite d’une greffe d’utérus chez le rat.
Les derniers exemples en date ont été apportés par ces équipes suédoises, avec le legs de son utérus, d’une mère de 56 ans à sa fille, dépourvue de cet organe à la suite d’une affection génétique rare et par des équipes turques, avec la transplantation, à partir d’une donneuse décédée, d’un utérus chez une jeune femme de 21 ans atteinte du syndrome de Rokitansky-Küster-Hauser (absence congénitale totale ou partielle d’utérus). On ne connaît pas les suites. Bref, la greffe de l’utérus veut répondre au désir de conception de femmes nées avec ce syndrome (1 sur 5.000 environ) ou qui perdent leur utérus à la suite d’un cancer.
L’essai clinique britannique mené sur 10 femmes privées d’utérus sera dirigé par le Dr Richard Smith, gynécologue aux Queen Charlotte et Chelsea Hospitals. Pour être éligibles à l’essai les femmes devront être jeunes, âgées de 24 à 38 ans ou avoir pris soin de congeler leurs ovules avant l’âge de 38 ans, avoir un IMC < 30 et être globalement en bonne santé. 104 femmes répondant aux critères se sont déjà portées volontaires, seules 10 seront retenues.
C’est une intervention bien évidemment très complexe, qui dure 6 heures et nécessite l’intervention de 12 chirurgiens. Avant l’intervention, la FIV permettra de développer des embryons à partir des ovules des participantes et du sperme de leur partenaire. Enfin, à l’issue de l’intervention, les femmes recevront des médicaments immunosuppresseurs pour 1 an et durant leur grossesse pour réduire le risque de rejet. L’accouchement est prévu par césarienne. L’utérus transplanté devrait ensuite être retiré, soit environ 6 mois après l’accouchement afin de pouvoir mettre fin au traitement immunosuppresseur.
Reste à lever des fonds pour financer cet essai. Womb Transplant UK recrute des fonds sur son site.
Si les fonds nécessaires étaient réunis, le premier bébé né à partir d’une transplantation de l’utérus pourrait voir le jour d’ici 2017.
Source: Womb Transplant UK (Visuel Womb Transplant UK@Sunday Times)
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