Winston Smith (1903 – 1984) Cet écrivain anglais méconnu, voire oublié, a été grand reporter dans les années d’avant-guerre.
De la Chine encore impériale, mais dépecée de 1925 à la guerre d’Espagne, sa vie sera souvent le reflet de toute une époque, de ses espoirs tout comme de ses convulsions. Compagnon d’armes de George Orwell dans les rangs des républicains espagnols, il sera recruté comme espion par le cabinet de Winston Churchill sous la couverture de son métier de journaliste durant la seconde guerre mondiale. Il racontera son parcours dans Une vie, un roman autobiographique publié après sa mort en France par les éditions Gallimard.
Le pitch : Juin 1984. Un taxi dépose Anna Laurens au Grand Tetras, un hôtel de Saint-Véran, dans le Haut-Quéras. Elle a reçu un courrier, destiné à sa mère, de la part d’un des pensionnaires de l’hôtel, Winston Smith. Mais cela fait quatre ans que celle-ci est décédée, elle est donc venue à sa place. Mais W. Smith a lui-même disparu il y a quelques semaines. À 80 ans passé, le vieil homme vivait à l’hôtel depuis déjà des années. Il avait remis au propriétaire cette lettre destinée à la mère d’Anna si un malheur lui arrivait. Anna est fort intriguée par cet homme qu’elle ne connaissait absolument pas et qui, en regard de la lettre, semblait avoir été un proche de sa mère. Dans la chambre de Winston Smith, restée en l’état, elle découvre une malle cabine, où elle trouve, correspondances et papiers personnels du vieillard disparu. Parmi ceux-ci, un manuscrit. Le journal de Winston Smith, intitulé Life. Un document qui devrait répondre à sa curiosité et à ses interrogations et qui commence en 1916, au collège de Lands Priors en Angleterre…
Le scénario est vraiment bien construit entremêlant deux vies, celle d’Anna Laurens qui plonge dans la biographie laissé par Winston Smith. A l’aide de flashbacks on rentre dans l’histoire peu ordinaire de cet homme. On se demande comment le lien entre les deux personnages va évoluer, et ce qui peut unir leurs destins. Un premier tome qui d’un point de vue scénaristique tient le lecteur en haleine. On est également touché par la manière dont a pu exister ce livre, le fait que Christian Perrissin soit tombé sur une biographie épuisé chez un bouquiniste, est déjà un préambule romanesque à cette histoire.
Graphiquement impeccable, comme à chaque fois avec Guillaume Martinez. J’avoue un faible pour le talentueux auteur des Monde de Lucy. Un trait toujours dans la justesse, sans excès, qui colle parfaitement à l’atmosphère de ce premier tome.
Un début de série très prometteur, une très belle découverte, à suivre donc !