[Vivre son diabète] Formation à l’Insulino Thérapie Fonctionnelle

Par Neodandy @Mr_Esthete

Qu’est-ce que l’Insulino Thérapie Fonctionnelle ? Comment et où suivre cette formation ? Autant d’interrogations simples et légitimes, les mêmes qui ont précédé une hospitalisation de 5 jours pour le diabète. Le concevoir comme un stage de perfectionnement devient la voie idéale pour appréhender plusieurs épreuves qui apparaissent comme de simples formalités en fonction de votre parcours et de votre ancienneté avec le diabète, type 1 et type 2 confondus. Inscrit volontairement, vous pouvez l’être sur conseil de votre diabétologue ou sur l’avis d’un médécin : la première option s’est en quelque sorte imposée à ma situation. Utiliser le ressenti personnel, les attentes mais aussi partager un maximum d’informations sera, d’autre part, un pur bénéfice pour les diabétiques intéressé(e)s, effrayé(e)s ou simplement en recherche de réponses sur le déroulement de 5 jours inhabituels dans le cadre de l’ « I.T.F. » (Ou Insulino Thérapie Fonctionnelle.). Premières connaissances et premiers pas se confondent dans le vécu du jour 1 et du jour 2.

Accessible aux diabétiques au-delà de 16 ans, les diabétologues-pédiatres à l’accepter sont rares et peut être peu enclins à le proposer à leurs patients, le matériel à quelques outils (Une calculette, l’ouvrage Le petit livre de la Minceur de Paul Blanc, du papier pour prendre des notes …), une disposition de plusieurs jours (3 jours, 5 jours ou peut-être davantage selon les hôpitaux …) et des objectifs rapidement énoncés au premier jour : comprendre et interpréter votre métabolisme pour adapter au mieux les repas souhaités tout en conservant des repères clefs dans la composition de menus. Ainsi, le sacro-saint équilibre entre protéines, féculents et légumes reste gravé dans le marbre puisqu’il a ici toute son utilité. Dites-vous que ce stage est un luxe, un perfectionnement qui devrait être enseignée aux plus jeunes et dès la découverte du diabète.

Jour 1 : pédagogie autour des notions et du « jeune glucidique ».

Votre matériel de survie pour ces 5 jours d’épreuve!

Même si l’on vous a fortement recommandé de passer quelques jours en Insulino Thérapie Fonctionnelle, l’accent se place sur l’idée de pédagogie. Quelques cours magistraux déconstruisent les termes, rappellent les notions clefs et discutent déjà le terme de « Fonctionnelle ». Il y a l’idée de réagir en fonction de son corps mais surtout de souplesse, d’adaptation, de coller à votre sensibilité : un mélange s’opère entre le côté protocolaire et la notion d’ajuster en fonction de votre corps.

Les quelques ateliers et premiers contacts avec les équipes soignantes sont ici pour vous rassurer : si les contrôles de glycémie* (*Tests qui visent à connaitre le taux de sucre dans le sang.) vont s’accélérer et être plus nombreux (Toutes les 2 h à la fin de la première journée.), tout cela n’a que pour objectif de vous fournir des données personnelles indispensables : il y est question de résistance à l’insuline (C’est-à-dire de la manière dont votre glycémie diminue face à l’insuline.) ou de votre sensibilité au resucrage (Pour une dose de 15 g. de sucres, comment se caractérise la hausse sur la glycémie.) L’intérêt de l’Insulino Thérapie Fonctionnelle consiste à lever certaines abstractions sur le diabète en chiffrant des données supputées … A ce détail près que le corps change (Age/Poids/Inquiétudes/Stress et autres facteurs) et les chiffres pré-citées peuvent en être altérées : savoir les calculer coïncide de peu avec une clef de la maladie.

Semblable à un programme scolaire, les cours s’enchainent raisonnablement et débutent dès le premier jour.

Des cours théoriques pour une application pratique au jour le jour.

Le premier et le dernier jour sont consacrés à l’accueil des participants, (6 à 8 diabétiques quasi à chaque session.) à l’explication des termes obscurs et d’une surveillance pédagogique en conséquence. Le défi commence au Jour 2 avec le « jeune glucidique ». Vous ne serez pas à l’hôpital comme un religieux reclus mais en tant que patient ayant besoin de définir une dose continue adaptée à votre corps. Pour ce faire, pendant un peu plus de 24 h, chaque diabétique bénéficie de menus sans glucides* (C’est-à-dire sans sucres : ni lents ni rapides.) De cette façon, après une diminution drastique de vos doses habituelles, les besoins vitaux sur une journée vont être (re)trouvées en fonction des hausses et baisses de glycémie provoquées par votre foie, la durée de vie des derniers sucres et la manière dont réagit un flux minimal nommé la basale. (Ou débit basal sur une pompe à insuline.) Rééquilibrage pour les uns, recherche de liberté alimentaire : l’objectif final consiste à rappeler que chaque diabétique a des obligations (Dextro, injections, rajouts d’insuline …) pour « manger comme tout le monde ». Eliminer les différences liées au nourriture et faciliter une forme de socialisation par la nourriture forment la toile de fond de la « Thérapie ».

Un nouveau carnet de suivi est également fourni. Il met en application les nouveaux mots de vocabulaire vus en cours magistraux dispensés pendant les jours de formation.

Les 5 jours de formation s’accompagne d’un vocabulaire différent car la manière de gérer mais aussi de penser les repas puis les apports en glucides (C’est-à-dire les sucres.) est nouvelle. L’I.T.F., et ce n’est pas un vain mot, assouplit le diabète. Un maitre-mot qui va de pair avec la nécessité de s’adapter aux repas, de renouer avec une maladie à supporter tous les jours. Se distingue, parmi les nouveaux mots, une « insuline pour soigner« , c’est-à-dire la dose nécessaire pour atteindre un résultat d’équilibre fixé par les équipes soignantes et vous-même. (1.20 de glycémie en général : il existe d’autres objectifs clefs en fonction des diabétologues et des périodes.) L’ « insuline pour manger » correspond à une estimation des glucides par rapport au poids des aliments consommés et, sur ce point, beaucoup de choses changent. Maintenant, les repas s’adaptent à votre faim, votre corpulence, vos besoins : ce n’est plus des doses diététiques n’ayant pas le même sens pour les uns et les autres avec 200 g. de féculents, 100 g. de légumes, un plat de protéines, un produit laitier : au-delà ou en deçà, avec plus d’une part ou d’une autre, il y a cette sensation de pouvoir gérer ses repas.

(c) CHU Amiens Sud – Dr. Salha FENDRI. La nouvelle manière de penser le diabète s’accompagne d’un nouveau carnet de suivi témoignant de son côté adaptatif.

Les cours magistraux réalisés par une diabétologue en chef et une équipe de diététiciens vous permettront de décrypter les propriétés de chaque aliment. Par exemple 40 g. de pain représente environ 20 g. de glucides car les glucides de pain représentent toujours 50% de son poids. En revanche, une biscotte n’aura pas exactement la même valeur : il vous faudra l’apprendre, se familiariser avec et le gérer. Un point névralgique que la diversité des repas, un élément fondamental sur lequel un autre article reviendra en détail pour expliquer quelques repères clefs. (Pour toute question, n’hésitez pas à l’adresser par courriel. Même si je ne saurai y répondre correctement, vous aurez une réponse.)

Les 5 jours sont réellement denses et nécessaires. Les équipes répondent à vos questions mais la plupart des cours ont une utilité pour saisir le raisonnement. La majorité car certaines connaissances ont déjà été acquises par certains patients, d’autres ont besoin de ces « rappels » nutritionnels.

Allons plus loin dans le détail des mots singuliers. Les différents calculs s’opèrent pas une simple règle de trois. Le ratio désigne un « facteur » utile pour gérer un indice de 10 g. de glucides, variable en fonction du moment de la journée et modifiable de 0,2 u en 0,2u d’insuline. Sur ce constat, le ratio du petit-déjeuner aura un indice différent le soir tout en étant propre à chacun. Les glucides totaux s’obtiennent par déduction, calculs et lecture des fameuses étiquettes nutritionnelles tout en gérant le poids de vos aliments : il s’agit d’une addition finale de l’ensemble de vos aliments sur un repas donné.

Exemple de règle de trois. Ratio : 1 -> 10 glucides
Dose d’insuline ? -> 20 glucides

La règle de trois s’opère de la manière suivante : le nombre de glucides totaux (Ici 20 glucides) est multiplié au ratio (Ici 1), le résultat est ensuite divisé par l’indice du ratio (Ici 10 glucides. Il est généralement le même.) pour connaitre la dose d’insuline totale à injecter. Il faudrait, dans cette situation, réaliser une dose de 2 unités d’insuline. Le résultat obtenu correspond à la dose « d’insuline pour manger« .

L’application s’appuie sur une théorie ce qui implique de modifier petit à petit le ratio pour des résultats au plus proche. Plus le diabète est équilibré, plus il est aisé d’être aidé rapidement et de cerner vos besoins. Les premiers jours ont déjà été très encourageants, confirmant de petites modifications de ratio. (Toujours de 0,2 u en 0,2 u après quelques jours d’intervalle pour juger de la nécessité à modifier … ou non ce facteur.) En théorie, un diabétique seul chez lui pourrait pratiquer l’auto-surveillance du jeune glucidique : toutefois sa rigueur et ses obligations (Surtout la nuit.) justifie une aide, un appui, un soutien hospitalier. Pour vous donner une dernière once de courage, le jeune glucidique se révèle nécessaire et loin d’être insurmontable : personnellement, la faim ne s’est pas faite ressentir. (L’absence de glucides diminue la sensation de satiété.)