“Ceux qui tombent” de Michael Connelly, paru chez Le Livre de Poche. Photo Monia Boubaker.
Enfin une nouvelle enquête de l’inspecteur Harry Bosch ! Les livres de Michael Connelly, comme ceux de Jonathan Kellerman, font depuis des années partie de mes lectures favorites en matière de polars, et j’attends chaque nouvelle sortie poche avec une grande impatience !
Avec « Ceux qui tombent », j’ai retrouvé l’ambiance sombre à laquelle Michael Connelly m’avait habituée et que je n’avais pas forcément retrouvé dans ses derniers livres, particulièrement « Les neuf dragons ».
Hieronymus Bosch, appelé Harry Bosch, toujours inspecteur au LAPD (Los Angeles Police Department), hésite entre prendre sa retraite pour pouvoir s’occuper de sa fille Maddie, dont il a la garde depuis le décès de son ex-épouse (cf « Les neuf dragons »), ou demander un prolongement de son activité pendant encore quelques années.
Ce jour-là, lorsqu’il arrive à l’unité des Affaires non résolues, il n’en sait toujours rien. Toujours est-il que le lieutenant Gail Duvall le convoque dans son bureau pour lui confier une affaire datant de 1989 où une incohérence de taille a été relevée. Ce dossier traite du cas Lily Price, une jeune femme de 19 ans, kidnappée dans la rue en plein après-midi, et dont le corps a été découvert le lendemain matin, sur les rochers, à l’entrée de la marina. La jeune femme a été violée puis étranglée, et une trace de sang trouvée sur le corps de la victime puis analysée, dénonce un certain Clayton Pell. Seul hic, le suspect, cette année-là, venait tout juste d’avoir… 8 ans ! Peu crédible, donc… Bosch est donc chargé par le lieutenant Duvall de reprendre le dossier ainsi que toutes les preuves et éléments qui y sont rattachés. Et tout se corse plus encore lorsque Bosch reçoit l’ordre d’enquêter simultanément sur une autre affaire, la mort du fils du conseiller municipal Irvin Irving, son ennemi depuis des années, que Bosch se serait bien passé de revoir…
Voilà deux enquêtes plutôt délicates, que notre Inspecteur Bosch doit résoudre, assisté de son co-équipier Chu.
Pour les besoins de la première affaire, Bosch va être confronté à certains prédateurs sexuels et à leur réinsertion après des années de prison. Certaines questions pertinentes sur l’origine du mal et sur la vie de ces personnes après la prison sont soulevées : Naît-on prédateur ? Doit-on tenir compte du passé des criminels, des traumatismes qu’ils ont subis et ensuite reproduits, avant de les condamner ? Les criminels peuvent-ils/ ont-ils le droit, de reprendre une vie normale après leur incarcération ? Autant de questions que de découvertes macabres attendent l’Inspecteur Bosch…
(…) -Inspecteur, lui renvoya-t-elle, ce n’est pas un établissement fermé. Tous les hommes qui sont ici le sont volontairement. Ils sont en liberté conditionnelle, doivent être inscrits aux registres du comté et doivent trouver un endroit où habiter qui ne viole aucun des règlements prévus pour les criminels sexuels. Nous sommes donc sous contrat du comté et dirigeons un établissement qui respecte tous ces règlements. Cela dit, personne n’est obligé de vivre ici. Ceux qui le font le font parce qu’ils veulent se réinsérer dans la société. Ils veulent être productifs. Ils ne veulent plus faire de mal à personne. (…)
Quand à la seconde enquête, elle ne sera pas plus simple, car pour la résoudre, Bosch devra composer avec les décisions de certaines personnes haut-placées, dont Kiz Rider, ancienne co-équipière, travaillant maintenant au bureau du Chef de la Police. Suicide, accident, ou meurtre, pour le fils Irving ?
(…) Bosch ne doutait pas que l’actuel chef de la police ait fait affaire avec Irving. Je te file ceci, tu me donnes cela. Ce serait lui qu’on mettrait sur le dossier en échange de quelque chose d’autre. S’il ne s’était jamais considéré comme très malin en politique, Bosch était sûr de découvrir bien assez tôt de quoi il retournait.(…)
Pour mon plus grand plaisir, Bosch est toujours l’inspecteur « rebelle » a qui l’on demande très souvent et gentiment « de ne pas faire de vagues ». Une requête qui ne sera, comme toujours, pas très bien entendue, car Bosch suit son intuition, et travaille de la même façon qu’il s’agisse d’une affaire concernant des politiciens ou de parfaits inconnus. Peu lui importe si ses conclusions de l’enquête plaisent ou non, seule l’intéresse la vérité. Son code de conduite : « Tout le monde compte. Tout le monde, ou personne. »
Avec « Ceux qui tombent », j’ai aussi été ravie de retrouver Maddie, la fille de Bosch, qui a maintenant 15 ans et que je vois grandir au fil des livres. Le personnage de Maddie prend petit à petit un peu plus de place dans la vie de Bosch. Je l’imagine très bien reprendre le flambeau au LAPD dans quelques années !
Pendant la lecture, j’ai souri lorsque j’ai croisé une petite référence à « Castle », une série télévisée policière mettant en scène un romancier, Richard Castle, qui aide la police dans ses enquêtes. Michael Connelly y est régulièrement cité et y a fait quelques fois une apparition, car il est dans la série, un ami proche de Castle.
Si vous n’avez pas lu les autres enquêtes de Harry Bosch, vous pouvez très bien commencer par celle-ci, les références aux situations passées sont moindres et ne vous empêcheront absolument pas de l’apprécier. Cela dit, bien sûr, si après lecture vous êtes convaincus, et que vous aimeriez apprendre à bien connaître le fameux Harry Bosch, je ne peux que vous conseiller de commencer par le tout premier livre le mettant en scène : « Les égouts de Los Angeles ».
Pour terminer, ces deux enquêtes menées simultanément m’ont complètement emportées, et le suspense est bel et bien là jusqu’à la dernière page ! Avec « Ceux qui tombent », Michael Connelly, reste Le Grand Michael Connelly, que je ne suis pas prête de m’arrêter de lire !
À propos de l’auteur :
Michael Connelly se lance dans sa carrière d’écrivain en 1992 avec « Les égouts de Los Angeles », son premier polar, où l’on découvre le personnage de Harry Bosch, inspecteur du LAPD.
Il reçoit pour ce livre le prix Edgar du meilleur premier roman policier. Il écrit par la suite environ un roman par an. Son roman « Le Poète », reçoit le prix Mystère en 1998, et « Créances de sang » le grand prix de la littérature policière en 1999.
Michael Connelly vit actuellement en Floride.