Sam Sheperd, alias Floating Point est plutôt du genre à ne pas chômer. Quand il ne fait pas de la recherche en neuroscience, le nerd producteur laisse trainer ses oreilles partout, surtout là où il y a du bon. Faisant partie de cette scène electro british autant pointue que populaire (de Bonobo à Four Tet), Floating Point se démarque par sa musique transgenre éclectique et fouillée. Pour s‘en faire une idée, on vous propose d’attaquer le bonhomme par une de ses galettes magiques sortie l’année dernière sur son label Eglo Records, Mandarine :
Pour l’opus que Sam nous prépare, on peut s’attendre, à la lumière des premières releases qu’il nous a offerte, à une plus grande place laissée aux samples d’instrus acoustiques, comme sur cette piste hybride et jouissive, «Silhouette (I, II, III)», que vous êtes certainement en train d’écouter.
Le son mate et chaud de la caisse claire jazzy nous guide sereinement vers plusieurs phases, toujours bien amenées, avec ces Rhodes sombres, lointains et puissants qui gonflent à mesure que le morceau se dévoile pour finir en apothéose. On retrouve curieusement des petits clins d’œil radioheadesque, avec notamment cette basse très brute et lourde qui amène et emmène le groove jusque dans les phases plus posées du morceau.
On se gave des chœurs qui arrivent par derrière comme si ils voulaient nous dire « c’était déjà cool mais check moi ça ma gueule », agrémentés d’un pupitre de violon jamais kitsch qui apporte une dimension presque cinématographique. Après cette petite jouissance sonore, on se retrouve presque en tête à tête avec une drum qui n’en finit pas d’être classe. On terminera le morceau en retrouvant comme de vieux copains, les cordes et les chœurs, d’avantage mis en avant, pour presque nous amener sur un répertoire classico /romantique complètement assumé.
La deuxième et dernière piste révélée à ce jour, «Nespole», nous rappelle quand même qu’on est bien dans de l’electro ingénieuse et sophistiquée avec ces boites à rythmes vintage et ces nappes de synthé à l’ancienne agrémentées d’une superposition équilibrée de gimmick éthérés mi-relax mi-trans.
Flo Po va donc encore certainement frapper fort avec Elaenia que nous allons devoir attendre patiemment jusqu’à sa date de sortie, le 6 novembre. Et pour vous aider à patienter, ce mix de presque 6h, recueil de pépites sonores sophistiquées qui explore un panel impressionnant de style sans jamais être incohérent, il est co-signé avec son pote Four Tet, et il est magique :
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Elaenia, electro, Electro House, Floating Points, House, limonadier