Retrouvant cette toile de fond historique dépeignant une Russie en proie à la révolte populaire, le lecteur suit donc les pas de Georgi et des autres membres de la cellule révolutionnaire qui fomente l’attentat. De l’organisation de l’acte terroriste à la traque du responsable, le récit avance de manière inéluctable vers la mort annoncée de Sergueï Alexandrovitch. L’intérêt du récit n’est cependant pas la fin tragique de ce personnage historique, mais le développement psychologique de Georgi et de ses complices. Nury dresse en effet le portrait intime d’un homme froid, manipulateur et sans scrupules, qui est prêt à tous les sacrifices pour atteindre son but. Ses complices – Erna la médiocre comédienne, Heinrich l’étudiant amoureux et Vania le cocher fanatique – ne sont pas en reste et complètent le casting côté anarchiste.
Au dessin, Thierry Robin fait à nouveau preuve d’une grande maîtrise au niveau de la mise en page. Proposant à nouveau des planches d’une lisibilité remarquable, il parvient à retranscrire les émotions des différents personnages, tout en restituant l’ambiance pesante et menaçante de cette population mûre pour le révolte.
Un diptyque incontournable, que vous retrouverez dans mon Top BD de l’année !