Aujourd'hui on compte en France entre 1 et 3 millions d'utilisateurs de la cigarette électronique. Mais son développement très rapide se fait encore trop souvent au détriment des consommateurs, comme vient de la constater la Direction de la consommation et des fraudes (DGCCRF) après avoir contrôlé 600 établissements et plus de 1.000 références de produits (chargeurs et liquides de recharge).
50 % des établissements en infraction
Ces contrôles et analyses ont fait apparaître dans 50% des boutiques qui vendent les cigarettes électroniques des anomalies sur l'étiquetage de recharges liquides : surclassements, mentions d'étiquetage incomplètes, pictogrammes de superficie inférieure à 1 cm², représentations d'aliments ou de boissons ; absence des informations obligatoires relatives aux dangers sur les publicités ou dans le cadre de la vente à distance...
Liquides non conformes et/ou dangereux :
Les 110 analyses chimiques réalisées par la DGCCRF ont en outre révélé que 90 % des liquides étaient non-conformes, l'étiquetage n'étant pas adapté à la composition du produit analysé (présence ou taux de nicotine).
En outre, 6 % de ces produits se sont révélés dangereux pour des motifs d'absence d'étiquetage de danger ou d'absence de dispositif de fermeture de sécurité à l'épreuve des enfants.
Enfin, concernant les chargeurs, sur les 14 modèles analysés, 13 ont été déclarés non conformes dont 9 dangereux en raison des risques de choc électrique liés à un défaut d'isolation.
Des saisies record
Les produits non-conformes et dangereux ont fait l'objet de plus de 1 300 saisies de produits ainsi que plus de 56 000 retraits et/ou rappels de la commercialisation. Les anomalies portant sur des défauts de marquage ou d'emploi de la langue française ont par ailleurs donné lieu au retrait du marché de plus de 60 000 produits.
Respecter les règles de sécurité
La DGCCRF rappelle que les produits chimiques contenus dans les recharges liquides et les chargeurs électriques des cigarettes électroniques sont soumis à des règles strictes applicables à tous les produits commercialisés dans l'Union européenne. Ces règles visent à informer les consommateurs des dangers du produit de recharge et préciser ses précautions d'emploi. Un emballage hermétique et un dispositif de fermeture de sécurité pour enfants pour les produits les plus dangereux sont également obligatoires. Enfin, il est interdit d'utiliser des allégations valorisantes qui seraient de nature à induire en erreur les utilisateurs sur l'absence de risque ou de présenter les produits comme moins dangereux pour la santé que le tabac, ou favorisant le sevrage tabagique.
" La banalisation croissante de l'utilisation de la cigarette électronique peut finir par faire oublier au grand public qu'il s'agit d'un atomiseur électrique de produits chimiques, et qu'elle doit répondre à ce titre aux règles de sécurité en vigueur. Cet oubli, compréhensible de la part des utilisateurs, est en revanche inacceptable de la part des professionnels qui la commercialisent " estime la DGCCRF.
Certes, mais comment le consommateur peut-il aujourd'hui savoir si les cigarettes électroniques, recharges de liquide et les chargeurs qu'il achète sont bien conformes à la règlementation ?
Hervé de Malières