Magazine Humeur
mercredi 30 septembre 2015- qu’on savait que le tabac donnait une haleine assez fétide, que, froid, il offrait un parfum nauséabond aux pièces de la maison, qu’il entraînait des risques cardiovasculaires, provoquait des cancers, qu’il tuait donc, et désormais, selon une étude de l’Inserm, on nous affirme, en plus des conséquences néfastes déjà connues sur les jeunes enfants, crises d'asthme, infections respiratoires comme la pneumonie et la bronchite, irritations des yeux, du nez et de la gorge, ou fréquence accrue des rhino-pharyngites et des otites, qu’il a des incidences sur leurs émotions et leurs comportements. Les enfants exposés en bas âge au tabagisme passif seraient plus enclins à l'agressivité, plus coléreux, se bagarrant plus volontiers avec les autres. Il s’agirait d’un énième effet toxique de la nicotine, ici, un effet neurotoxique sur le cerveau des petits. Fort heureusement, le produit en question, le tabac, est totalement interdit dans notre pays ainsi que dans le reste du monde depuis quelques décennies et les plantes de tabac ont même disparues de la planète depuis, pfff, un bail. J’écris et je décris toujours le futur quand je lis dans le marre de tout-ça.
- que l'Etat va consacrer un, lisez bien ce qui suit, effort exceptionnel, de 100 millions d'euros supplémentaires au budget de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dans le budget 2016. On en avait parlé. Les facs surpeuplées, les amphis bondés, les étudiants serrés comme des sardines. Hop, le premier ministre ouvre le portefeuille, et boum 100 millions. Mais, attention, effort exceptionnel. Il ne faudrait pas non plus que nos étudiants-diants-diants pensent que les billets tomberont chaque mois. Il ne manquerait plus qu’ils demandent un tableau prévisionnel avec les versements précis. D’autant, doit-on le préciser, oui précisons-le, que les 100 millions représentent 0,4% du budget de l’enseignement supérieur, ce qui est un formidable effort, un colossal effort, je dirais même un exceptionnel effort ou même un effort exceptionnel, non ? Et puis, les étudiants ne sont plus obligés de venir s’entasser, de se compresser, ou de se presser, Con, dans des amphis mal chauffés, puisque chaque étudiant français bénéficie d’une tablette tactile 30 pouces à domicile, pour suivre les cours en direct, avec possibilité, bien entendu, de solliciter leur professeur via les webcams intégrées. J’écris et je décris toujours le futur quand je lis dans le marre de tout-ça.
- qu’il n’y a pas que les étudiants qui sont comprimés comme des sardines. Les thons aussi, dans les filets, lorsqu’ils sont pêchés, dans le cadre de ce qu’on appelle poétiquement, ou pas, la pêche intensive. On les nomme DCP, dispositifs de concentration de poissons. Le nom vous effraie-t-il ? Si votre réponse est non, c’est que vous n’êtes pas thon. Ce sont des systèmes flottants qui attirent le thon, en abondance, mais pas seulement. Les requins ou les tortues, espèces menacées, s’y échouent aussi. Ecoutons les ONG : la surpêche est responsable du déclin des stocks. Ecoutons-les encore : la pêche intensive et industrielle a des conséquences dramatiques pour la survie des espèces. Mais, aucune inquiétude à avoir, tout ça est régulé au niveau international depuis bien longtemps. Plus aucune espèce n’est menacée sur Terre. On peut lire ce genre de problématique dans les vieux livres, ces livres qui évoquent ce temps où les hommes n’avaient pas pris conscience des enjeux planétaires, écologiques et environnementaux, le temps des grands-parents de nos grands-parents. J’écris et je décris toujours le futur quand je lis dans le marre de tout-ça.