Bises-ness trips

“Pourquoi as-tu voulu faire une biz-ness school ?”
La réponse dépend du moment, de l’interlocuteur et du degré de provoc que je souhaite y mettre.
” Pour la biz – pour le ness – pour le cool / parce qu’il y’avait plein de fêtes / parce que ça m’intéressait /pour ne pas être prof / parce que je rêvais de bosser dans le yaourt / pour trouver un mari / pour voyager / pour bosser avec des gens cools / pour faire des pubs / pour découvrir de nouvelles choses tout le temps  / pour faire des séminaires et de super restaus”. Ceci étant clairement la petite goutte d’eau qui m’a poussée du côté obscur de la chemise à rayures, et amenée à trahir mon clan khâgneux-le-commerce-c’est-dégueu. J’ai croisé un jour un groupe de jeunes cadres dynamiques qui se réunissaient dans un palace cannois avec un petit drapeau genre P&G annual meeting ou qqch du type, et voilà, révélation sur la Croisette,  moi aussi je veux faire ça. Le tailleur fashion, le palace, le drapeau, les pengyou*, je passe commande. Et dans ma yoghourt company j’ai été bien servie.

Vingt ans après pas de regret, j’ai le meilleur job du monde, avec des bises, du -ness, du cool, des fêtes, des gens supers, des pubs, et mon mari est toujours là (en troisième année il faut se caser vous savez comment c’est…). Reste les séminaires et les restaus, back to basics, et là j’appelle les bises-ness trips.

Fini les conventions à dos de chameau, les séjours au ski, les séminaires dans un châââteau à siroter du Mariages Frères entre chaque atelier créativité ; les bises-ness trips maintenant “c’est moi qui les faits”. Des parenthèses régulières, histoire de (re) découvrir d’autres coins d’Asie, trouver de nouvelles idées, rencontrer les partenaires, faire un break et prendre du recul. Avec copines obligatoires, l’idée étant de bosser à fond en journée, et de profiter des soirées. Les deux sont indissociables ; à 7h tu commences par gérer tes mails avant de partir au salon/au marché aux tissu local/centre commercial/découvrir de nouveaux quartiers et d’autres habitudes, et à 18h02 tu passes en off. Avec un O comme apérO , et deux F comme Filles. Complicité partagée avec l’une, pas vue depuis cinq ans, l’autre pas vue depuis deux, la troisième depuis dix mais life is magic, rien n’a changé. Tu peux sinon amener tes copines avec toi, ça marche aussi. Tu passes même de super moments dans l’avion, tu rigoles à l’arrivée (comment ça it’s 2am et il n’y a plus de room service, c’est pas notre faute madame, on aurait préféré arriver plus tôt et aller dîner à L’Appartement, c’est de la faute d’Air Asia, 8h de retard vous y croyez ? Ha il vous reste juste du Sprite ? Bah non ça va aller on a arrêté le sucre.) Pour le palace et la business classe on repasse, le budget a rétréci depuis la world company. Mais franchement, les canaps des copines ou les triple rooms (sans room service donc) c’est bien plus sympa qu’une VIP room toute seule …

Pour le choix des destinations c’est simple : il faut mixer réseau commercial,  sourcing de matières particulières (Qu’est ce qu’on entend dans Thai Silk Namour ? Thai !!!! Gagné !), météo, gastronomie,  et recherche d’inspiration ; ce qui nous donne en gros toute l’Asie du Sud-Est. Avec un petit saut à Shanghai la semaine dernière, histoire de se replonger dans la ville, retrouver Agnès qui représente Une Fille en Chine à SH depuis le printemps , rencontrer les nouvelles adeptes de la pochette (sur un super salon juste en face de chez Angelina, spéciale dédicace à Serial Shoppeuse), passer un peu de temps avec notre réunionnaise préférée,  revoir des cantonnais(es), découvrir de nouveaux endroits, et affiner le comparatif vs Hong Kong. Mission accomplie, avec une nouvelle collection “Bund inspired” à découvrir le 24 octobre, de belles soirées et une rencontre passionnante avec “Les China Blogueuses”, à l’initative de Tara B du blog “Le Grand Bond au Milieu“. Je vous laisse découvrir sur leurs blog l’ambiance de la soirée vue par Tara B.  ,  La Renarde qui avance masquée et Colette de Les Carnets de l’Etoile. Un plaisir aussi de rencontrer La Ptite Lu, super illustratrice qui vient de publier “Made in China”, à découvrir à Canton en novembre (keep you posted). En tous cas ça fait du bien de se retrouver entre blogueuses. Merci les filles !

Et ça ne t’embête pas de laisser tes enfants ?
Ils ont l’habitude de me voir partir pour le boulot (avant c’était deux semaines trois fois par an, c’était pire). Mon mari ( le fameux…) prend le relais, ils font autre chose qu’avec moi (dévaliser Décathlon/compléter la collection de Transformers/manger devant la télé/aller au parc…) et ces petits moments leur font du bien à tous. Et je suis tellement plus cool quand je reviens que ça vaut le coup de me laisser filer !

Un grand merci quand même à Saint-Jack d’accepter mes voyages réguliers, à mes loulous de ne pas trop râler  (Ptit Prince j’ai bien noté qu’un tee-shirt “Malaysia” n’était PAS un cadeau) et à Ayi d’assurer en fin de journée et de leur permettre de travailler leur chinois.

* pengyou = amis