Les chercheurs de McGill ont mené une étude de cohorte prospective chez 216 sujets souffrant de douleurs chroniques non cancéreuses, consommateurs de cannabis (141 utilisateurs actuels et 58 ex-usagers) et 215 témoins, souffrant aussi de douleurs chroniques mais ne consommant pas de cannabis.
Le cannabis médical à base de plantes de cannabis normalisées et à concentration de 12,5% de THC a été distribué aux participants du groupe » cannabis » pour une période d’un an à raison d’une dose médiane quotidienne de 2,5 g / j, consommée sous la forme d’administration souhaitée (fumée, vaporisée ou ingérée).
Le critère principal était le taux d’événements indésirables graves et non graves. Les critères secondaires incluaient les résultats de la fonction pulmonaire, rénale, hépatique et endocrine, la capacité neurocognitive, et les données d’hématologie. Les critères d’efficacité comprenaient la douleur et d’autres symptômes, l’humeur et la qualité de vie perçue. L’analyse constate,
· l’absence de différence dans le risque d’effets indésirables graves entre les 2 groupes,
· un risque accru de 73% d’effets indésirables non graves dans le groupe cannabis, d’intensité légère à modérée,
· l’absence de preuve d’effets indésirables sur les fonctions cognitives et pulmonaires ou dans les analyses sanguines des consommateurs de cannabis.
L’étude confirme ainsi un profil de sécurité raisonnable du cannabis médical, de qualité contrôlée lorsqu’utilisé à long terme dans la gestion des douleurs chroniques et dans le cadre d’un programme de traitement surveillé.
ØSur l’efficacité, les consommateurs de cannabis tolèrent nettement mieux la douleur, présentent moins de détresse à l’égard des symptômes, se sentent de meilleure humeur et déclarent une meilleure qualité de vie par rapport au groupe témoin.
» C’est la première étude d’envergure sur l’innocuité à long terme de la consommation de cannabis chez les patients souffrant de douleur chronique « , conclut l’auteur principal, le Dr Mark Ware, spécialiste de la douleur à l’Hôpital général de Montréal et professeur agrégé de médecine à l’Université McGill. Reste à confirmer ces résultats chez un plus grand nombre de patients non utilisateurs au départ, car les chercheurs remarquent que le cannabis semble avoir un profil d’innocuité avantageux lorsqu’il est utilisé par des consommateurs déjà expérimentés.
Source: Journal of Pain 16 September 2015 doi:10.1016/j.jpain.2015.07.014 Cannabis for the Management of Pain: Assessment of Safety Study (COMPASS)