Egalité professionnelle en Europe : peut mieux faire !

Selon un rapport mené par le Programme EVE associé au cabinet Donzel, issu de données répertoriées à l’échelle mondiale, les femmes gagnent moins que les hommes et n’accèdent encore que trop rarement aux postes à responsabilité.

 Il y a quelques jours de cela, Zaha Hadid, première femme à recevoir la médaille d’or de l’Institut royal des architectes britanniques, en plus de 150 ans, brisait symboliquement le plafond de verre.

Un symbole mais qu’en est-il dans les entreprises à travers le monde ? Ce plafond de verre est-il toujours  présent dans nos sociétés en 2015 ?

Rapport Programme EVE/Cabinet Donzel sur l’égalité professionnelle F/H

Le tout dernier rapport du Programme EVE dresse l’état des lieux de l’égalité professionnelle à l’échelle mondiale. Les auteurs ont compilé plus de 350 données quantitatives sur le sujet.

Les chiffres le confirment. Le plafond de verre est un phénomène persistant, malgré les avancées constatées ça et là.

Les salaires des femmes sont en moyenne 18% moins élevés que celui des hommes. La conséquence d’une inégalité de traitement ? Pas seulement. A ce constat, s’ajoute le fait que les femmes peinent aussi à accéder aux postes à responsabilité. D’après le rapport, seulement 13% siègeraient aux conseils d’administration et 9% auraient le statut de PDG.

Egalité professionnelle en Europe : peut mieux faire !

Si l’on regarde de plus près les chiffres pour l’Europe, les femmes actives les mieux rémunérées gagnent 7% de moins que les hommes d’un même niveau, celles de la « classe moyenne » 25 % de moins, et les plus faiblement rémunérées 10 % de moins que leurs confrères masculins.

Le temps partiel fragilise par ailleurs l’emploi des femmes. 77% des emplois partiels en Europe sont occupés par des femmes.

En France, c’est 62% des emplois non qualifiés qui les concerne.

Mais il semblerait pour notre pays que les écarts de salaires entre hommes et femmes tendent à diminuer. C’est ce que révèle dans le même temps un rapport de l’INSEE, mené sur 2013 et dévoilé ces jours-ci.

En effet, aujourd’hui, les femmes gagnent, en moyenne, 1 943 euros net par mois (à plein-temps, dans le privé ou dans une entreprise publique), contre 2 399 pour les hommes. L’écart est donc de 19 %. C’est 2,5 points de moins qu’il y a dix ans, où l’écart était de 21,5 %.

Si l’on prend des chiffres comparables à secteur d’activité, âge, catégorie socio-professionnelle, type d’emploi (temps partiel, temps complet) comme l’indique l’ISSEE, l’écart passe sous la barre des 10% en 2013, avec 9,9% très exactement !

Les salaires horaires des femmes auraient d’ailleurs mieux progressé chez les femmes que chez les homme (+0,5% pour les femmes contre +0,3% pour les hommes) , souligne l’institut de sondage.

Toujours des freins à l’entreprenariat

Malgré une même attirance pour l’entrepreneuriat, les femmes se lancent deux fois moins dans la création d’entreprise que les hommes. 42 % des entrepreneures françaises considèrent difficile de convaincre investisseurs et banquiers.

Les représentations seraient le frein numéro 1. L’explication est à rechercher du côté des stéréotypes, souligne un rapport du Centre d’analyse stratégique (CAS) de 2013 sur « Les freins subsistant encore dans l’entrepreneuriat féminin sont essentiellement liés aux représentations. »

Les taches domestiques, le principal frein sociétal à l’égalité professionnelle ?

Selon le rapport publié par le programme EVE/Donzel, une fois rentrées chez elles, 69,8% des femmes des pays de l’OCDE doivent assurer les tâches ménagères.

Presque 90% des chefs d’entreprise français estiment d’ailleurs que le plafond de verre est toujours infranchissable principalement à cause des « contraintes de la vie de famille« .

Qui va garder les enfants, si c’était ça la vraie question de société ?