Bob Dylan-Bringing It All Back Home-1965

"Ne suivez pas vos chefs, surveillez vos parcmètres."

Le 22 mars 1965, Dylan prend tout le monde par surprise avec son nouvel album: "Bringing It All Back Home" (#6 US-#1 UK), produit par Tom Wilson.

Subterranean homesick blues

She belongs to me

Maggie's farm

Love minus zero/No limit

Outlaw blues

On the road again

Bob Dylan's 115th dream

Mr. Tambourine man

Gates of Eden

It's alright, Ma

It's all over now, baby blue

(Bob Dylan)

Musiciens (Face A):

Guitares: Bob Dylan, Al Gorgoni, John P. Hammond, Bruce Langhorne, Kenny Rankin, John B. Sebastian.

Claviers: Bob Dylan, Paul Griffin, Frank Owens

Basses: Bill Lee, Joseph Macho Jr, John B. Sebastian

Batterie et percussions: Bobby Gregg

"Johnny est dans la cave, préparant les médicaments.

Je suis sur le trottoir, pensant au gouvernement..."

L'album démarre en trombe avec "Subterranean homesick blues", véritable diarrhée de mots, phrases surréalistes apposées les unes aux autres, certaines possédant un sens "Tu n'as pas besoin d'un météorologue pour savoir dans quel sens souffle le vent", d'autres... mieux vaut ne pas chercher "La pompe ne marche pas car les vandales ont piqué la poignée."

Mais qu'ils aient un sens ou non, Dylan nous grise avec ses trouvailles incroyables, poésie de non sens absolu qui parle à un public de plus en plus large.

La première face est électrique et possède un rythme plutôt élevé.

Enregistré live dans le studio, une habitude que Dylan va prendre, avec un faux départ véridique sur "Bob Dylan's 115th dream", les musiciens oubliant de démarrer au début de la chanson.

Cette première face est tellement excellente (surtout le génial "Maggie's farm") qu'on en vient à regretter le Dylan acoustique de la deuxième face, même si elle est composée de classiques elle aussi.

"Gates of Eden", "It's alright Ma" et surtout "It's all over now, baby blue" sont sublimes, mais on peut préférer la version électrique de "Mr. Tambourine Man" qui va amener les Byrds à la première place en avril 1965.

Bien évidemment les puristes folkeux vont crier au scandale, le traitant de "Judas" en concert.

Mais si le petit monde du folk rejette le Dylan électrique, c'est le grand public rock qui l'accueille et deux singles se classeront dans les charts: "Maggie's farm" (#22 UK) et "Subterranean homesick blues" (#39 US-#9 UK).

Le folk-rock est en marche, et les années 65/66 deviennent l'âge d'or de Dylan.

Véritable Dieu vivant, il est repris par absolument tout le monde.

Aux Etats-Unis, après les Byrds, les Turtles triomphent avec "It ain't me babe".

En Angleterre, où les fans sont les plus acharnés, Manfred Mann reprend le terrible "With God on our side" où la voix de Paul Jones et le piano de Manfred font effet.

Dylan enverra une lettre aux membres du groupe, disant que leur version "a des couilles".

Il leur proposera un titre inédit: "If you gotta go, go now" qui deviendra le prochain tube pour les Manfreds.

En juillet 1965, Dylan et son nouveau groupe (contenant les jeunes Mike Bloomfield et Al Kooper) jouent au festival folk de Newport devant un public en colère, huant le traître...

Le même mois, il enfonce le clou avec son premier grand succès: le hargneux "Like a rolling stone", préfigurant l'un de ses meilleurs disques...

"Je ne travaillerais plus jamais à la ferme de Maggie.

Non je ne travaillerais plus jamais à la ferme de Maggie.

Je fais de mon mieux pour être comme je suis,

Mais tout le monde veut que vous soyez comme eux.

Ils chantent pendant que vous travaillez et ça m'ennuie.

Je ne travaillerais plus jamais à la ferme de Maggie."

© Pascal Schlaefli

Urba City Blues

30 Septembre 2015

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