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Friche Belle de Mai, 25 Septembre 2015.
Marsatac ou le festival en perpétuelle mutation.
Pour sa 17ème édition l’annonce au printemps de sa programmation aura divisé encore plus que les précédentes puisque pour la première fois depuis ses débuts l’équipe a opté pour le 100% electro.
Un vrai tue-l’amour pour les nostalgiques qui espéraient sans trop d’illusions y trouver encore un peu de rock mais également une surprise de taille pour les amateurs de hip hop pour la première fois totalement zappé du melting pot proposé.
Pour le cœur de cible visé par contre, les 20-25 ans en gros, un régal avec un plateau de dj’s et producteurs plus éclectique qu’il n’y parait, entre jeunes pousses et valeurs sûres.
Autre changement ce n’est qu’à 22 heures que commencent les festivités avec le très attendu Rone qui avait joué sold out en début d’année au Cabaret Aléatoire.
C’est cette fois-ci dans la plus grande salle de la Cartonnerie qu’il ravit les amateurs de sa musique cinématique qui prend sur scène une dimension nettement plus pêchue.
Petite déception pour les visuels et lumières un poil trop épurés pour capter l’attention mais coté son c’est suffisamment cadencé et énergique pour bien débuter la soirée.
On rejoint le club peu après pour écouter Floating Points qui officie ce soir en dj-set avec une sélection assez éloignée de ses productions il est vrai moins immédiates.
Un peu décalée même en comparaison des autres artistes entendus ce soir car on y entendra beaucoup de sons organiques, funk, soul, bossa dans un style qui n’est pas sans rappeler Gilles Peterson.
Retour à la Cartonnerie avec Audion, l’avatar techno de l’excellent Matthew Dear.
On concède volontiers être assez novice en la matière, mais plutôt séduit par ses textures froides et ses rythmiques martiales, accompagnées de visuels hypnotiques à souhait.
Au club on est ensuite en terrain plus familier avec Joy Orbison, petit génie qui sort depuis quelques années des maxis et remixes de haute volée et dont c’est le premier passage dans le coin.
Une maîtrise de la house et ses variantes qui se confirme devant un dancefloor qui ne désemplira pas du début à la fin malgré de très bonnes choses dans les autres salles.
Notamment à la Cartonnerie où l’Allemand Boys Noize joue en mode rouleau compresseur avec un son ample et agressif et des visuels du genre blockbuster apocalyptique assez impressionnants.
L’ambiance est à son paroxysme lors qu’entre ses divers morceaux surgit un remix redoutable du « hey boy hey girl » des chemical brothers.
Un peu plus tard c’est l’autre tête d’affiche The Hacker qui vient enfoncer le clou avec la maestria qu’on lui connaît, dans un style moins tapageur mais tout aussi puissant et sombre.
A ce stade de la soirée, passé 3 heures du matin mes souvenirs sont nettement plus confus pour ce qui est des prestations de Max Cooper, Tale Of Us et Paula Temple mais ça continuait à danser sans doute jusqu’à l’aube.
Si nos attentes étaient nettement revues à la baisse cette année compte tenu de cette nouvelle orientation, fort est de constater que ce vendredi aura été dans le genre une belle réussite, avec une acoustique mieux maîtrisée que certaines années et une ambiance bon enfant somme toute agréable.
On ne sait pas si le rock, le rap et des musiques plus organiques feront leur retour l’an prochain mais on espère que le festival continuera de nous proposer d’aussi bons moments que ce soir.
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