Heureusement, No Harm nous avait rassuré, et c’est ce morceau sombre et puissant qui se charge d’happer l’auditeur dans la lumière glacée de ce nouvel album. Décidément, on ne se lasse pas de ce titre so editors ! On glisse petit à petit dans le rêve annoncé par le titre de l’album. Et ce n’est pas Ocean of Night qui va nous faire sortir de cet état onirique. La batterie bat la mesure et la voix grave de Tom Smith vogue au dessus piano. On continue de planer avec l’intro de Forgiveness, alors que l’arrivée de la basse vient lester notre ascension.
Salvation nous fait un peu peur au tout début, avec ses violons virevoltants, mais la voix caverneuse de Tom Smith vient transpercer nos oreilles avec délice : « You were made to suffer… » avant que le refrain imposant ne nous emporte totalement. Life is a Fear avait été présenté il y a quelques semaines et on avait été très vite conquis par cette ambiance, très années 80s, synthé à fond. Cette chanson devrait envoyer du lourd en live, un peu comme un Papillon. On a hâte de vérifier ça…
Après tant d’énergie, Tom Smith vient alourdir l’ambiance en compagnie de Rachel Goswell (Slowdive), sur The Law. On est à mi-chemin d’In Dream, et on est totalement enveloppé dans l’ambiance froide de ce morceau synthétique et inquiétant. Changement de décor ensuite. Our Love renoue avec le rythme et le son 80s. La voix de Tom Smith est haut perchée. Certes, on le préfère dans les profondeurs mais on ne peut s’empêcher de secouer notre tête à mesure qu’on entend le morceau. Et le final nous fait penser à des Bandes Originales de films comme l’Histoire Sans Fin.
On enchaîne avec All the Kings, sur laquelle Tom Smith démontre toute sa palette vocale, entre deux notes de clavier essoufflé. La dernière minute du titre, laisse entrevoir une éclaircie grâce au piano survolant un brouhaha discret. Deux morceaux en un. On approche de la fin. Il ne reste plus que 2 titres : At All Cost et Marching Orders. Le premier est une balade sobre, faisant disparaître la tempête qui faisait rage pendant tout l’album – magnifique en tout point. Le deuxième, Marching Orders, ne nous avait pas trop plu la première fois qu’on l’avait écouté, il y a quelques semaines, mais placé dans le contexte d’In Dream, ses 7 minutes sont la conclusion idéale de ce nouveau chapitre de la carrière d’Editors. Un bon générique de fin au rêve, en somme.
Si tu cherches des guitares sur In Dream, tu seras déçu, car elles sont loin d’être le centre de cet album, elles sont même quasi inexistantes. La star, c’est le synthétiseur. Mais ce n’est pas un In This Light and On This Evening bis. Editors ne savent pas faire deux fois le même album (et c’est ce qu’on aime chez eux). In Dream possède une véritable ambiance angoissante et lumineuse à la fois. Une cohérence auditive à écouter dans le noir !
Il aura fallu seulement 51 minutes pour qu’Editors ne vole à nouveau notre petit cœur. C’est tout ce qu’on demandait en fait !