Tous les étudiants en sciences de l’information et le communication vous le diront : pour être crédible auprès d’un public, quelque il soit, il faut savoir donner des informations fiables, sûres et vérifiables et communiquer de sorte que ces informations touchent leur cible, sans être déformées ou tronquées.
Nos responsables politiques semblent ignorer ce b-a-ba de l’information et de la communication. A maintes reprises, cette carence a été observée et malgré tout le mal qu’elle a pu engendrer pour le pays, elle ne semble être comblée pour autant.
Le dernier exemple en date s’inscrit dans la suite de la tragique bousculade de Mina qui a provoqué la mort de près de 800 personnes, selon un bilan encore provisoire plusieurs jours après la catastrophe!
Dans cet accident, il y avait de très forts risques que des marocains et des marocaines aient été victimes : en effet, au moment des faits personne ne pouvaient dire qui se trouvait où !
Pourtant, les médias se sont empressés d’annoncer qu’il n’y avait pas de victimes et le gouvernement est resté muet.
Ni le chef du gouvernement, le Sieur Abdelilah BEKIRANE, ni le ministre des Habous en charge de l’opération “Hadj” le Sieur Ahmed TOUFIQ ni enfin le ministre de Communication, le Sieur Mustapha KHALFI, n’ont jugé utile de s’adresser ni à la presse ni encore moins à la nation à ce sujet.
Devant ce vide et dès la fin de la journée du 24 Septembre, circulait sur les réseaux sociaux le terrible chiffres de 87 morts parmi les hadjs marocains, sans mention du nombre de blessés éventuels! Sans qu’aucune source ne soit citée, juste ce chiffre !
Officiellement, silence radio total de la part du gouvernement !
Personne n’étant en mesure de préciser l’origine de cette rumeur, aucune autorité ne l’ayant démentie, aucune source officielle n’ayant pallier le manque d’information, aucune réaction officielle ne s’étant manifestée, elle s’affirmait comme LA VÉRITÉ !
Dans les cas d’accidents graves ou de catastrophes, tous les gouvernements du monde créent des cellules de crise pour suivre le fil des événements; les responsables se présentent à la radio et à la télévision pour rassurer, informer, expliquer, bref pour jouer le rôle qui le leur!
Dans ce triste événement, notre gouvernement s’est montré totalement déconnecté de la nation! Et il a fallu encore une fois que le Souverain prenne lui-même le dossier en main !
Il est tout à fait anormal que le premier bilan de cette catastrophe soit donné par le cabinet royal : ce n’est pas son rôle ! C’est au gouvernement d’être en première ligne dans ces cas, comme en bien d’autres, fixés par la constitution!
Le chef du gouvernement, le Sieur Abdelillah Benkirane nous suffisamment chauffé les oreilles ces dernières années avec “son” gouvernent, “ses” ministres”, “sa” majorité : il aurait dû continuer à jouer son rôle de chef de gouvernement même dans ces moments extrêmement douloureux pour des milliers de familles marocaines.
En n’informant pas et ne communiquant pas, le gouvernement du Sieur Benkirane a failli, il a fauté, il a fait montre de négligence envers le peuple qui l’a porté à ces hautes responsabilités.
Gouverner n’est pas que gesticuler à la tribune du parlement ou que ferrailler comme un chiffonnier avec une chambre des conseillers !
Mais laisser la rumeur prendre le pas sur la vérité, laisser la rumeur ronger l’espoir de milliers de familles, laisser la rumeur devenir de l’intox n’est pas digne d’un gouvernement qui se respecte et qui aspire au respect de la population.