Disposer d’équipement scientifique open source pourrait permettre aux équipes de recherche de faire baisser leurs budgets. C’est le projet proposé par Joshua Pearce et ses collaborateurs de la Michigan Technological University.
Des chercheurs de la Michigan Technological University sont partis du simple constat du coût exorbitant de l’équipement scientifique dans les travaux de recherche. La raison de ce coût ? Le besoin d’optimisation constant, voire de renouvellement, du matériel. Alors pour l’équipe de Joshua Pearce, la nécessité d’amélioration permanente des outils, couplée à leur simplicité mécanique, invitaient naturellement l’open source à se mêler de l’affaire. Leur proposition : réorienter les millions de dollars dépensés chaque année pour le remplacement de l’équipement scientifique, dans le but de financer le développement d’outils open source, transformables à souhait, par le biais de techniques telles que l’impression 3D.Des étudiants à l'oeuvre dans le laboratoire de Joshua Pearce, essayant de créer leur propre imprimante 3D grâce à l'open source (Crédits photo : Michigan Tech)
À titre d'exemple, ils ont réussi à faire baisser le prix d’une pompe à perfusion qui oscille habituellement entre quelques centaines et quelques milliers de dollars sur le marché, à 97 $ seulement. Le laboratoire de Pearce a créé des fichiers 3D personnalisables grâce à un logiciel open source de conception assistée par ordinateur. Les modèles virtuels, ainsi que le code, ont été postés sur YouMagine et Thingiverse, deux communautés d’adeptes de l’impression 3D. 10 mois passés et 1 000 téléchargements plus loin, les chercheurs estiment que le retour sur investissement se situerait entre 460 et 12 000 % pour ce cas précis.
Les répercussions d’une telle démarche à grande échelle seraient alors considérables : diminution des coûts de la recherche, un matériel de plus en plus performant et pourquoi pas la stimulation de l’innovation et de l’inspiration scientifique ?Joshua Pearce met un point d’honneur à souligner la qualité de leur production. « Vous regardez notre pompe à perfusion, elle est bien mieux que n’importe quel modèle premier prix ». Ce qui ferait taire les mauvaises langues : outils pratiques et peu chers ne rimeraient pas nécessairement avec mauvaise qualité ! Le chercheur poursuit : « c’est une chose de disposer d'un appareil bon marché, ça en est une autre d’avoir dans les mains un outil utilisable pour la recherche scientifique ». S’il n’existe pas encore de méthode de certification de la qualité du matériel open source, l’équipe de Pearce est en attente de financements supplémentaires pour avancer.