Oui, il s’agit une fois de plus du régime méditerranéen –déjà connu pour booster la capacité cognitive -ou de tout autre régime alimentaire sain, riche en fruits, légumes, légumineuses et noix, et faible en viandes transformées. Mais ce n’est pas la première à établir cette association entre l’alimentation, l’humeur et la dépression. Une précédente étude, publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition avait montré l’impact de » l’indice glycémique » et des féculents sur le risque de dépression. Une autre étude, publiée dans a également associé des apports élevés en glucides raffinés -c’est-à-dire en sucre blanc de canne- au risque accru de dépression. Ici, c’est un déficit en certains nutriments qui est mis en cause dans le risque de dépression.
L’étude a suivi durant plus de 8 ans 15.093 participants, exempts de dépression au départ, et a rapproché 3 régimes alimentaires, le régime méditerranéen, le régime végétarien et une alimentation saine et équilibrée respectant globalement l’ » Healthy Eating Index-2010 « , c’est-à-dire les recommandations diététiques américaines. Les participants ont utilisé un système de notation pour mesurer leur adhésion au régime alimentaire choisi, un score alimentaire permettant de noter le caractère sain de son alimentation. Les produits alimentaires comme la viande, les sucreries, les graisses animales saturées et trans appelaient une notation négative, d’autres aliments comme les noix, les fruits et légumes, une notation positive.
· 1.550 participants ont reçu un diagnostic clinique de dépression durant le suivi de l’étude ou une prescription de médicaments antidépresseurs,
· Un régime respectueux de « l’Healthy Eating Index-2010 » est associé à la plus grande réduction du risque de dépression, mais la plupart de ses effets sont liés à ses composantes de type régime méditerranéen : globalement, la consommation de nutriments et d’aliments tels que les oméga-3, les légumes, les fruits, les légumineuses, les noix avec une consommation modérée d’alcool semble expliquer la réduction du risque observée.
L’alimentation, un vrai facteur de santé mentale : certaines propriétés nutritionnelles vont apporter un effet protecteur contre le risque de dépression, avec un effet de seuil, cependant : La différence de risque » décroche » lorsque les participants commencent à adhérer, même modérément, à un régime alimentaire sain. Car une adhésion totale ne semble pas apporter d’avantage supplémentaire.
L’effet antidépressif de l’alimentation pourrait ainsi être lié à un dosage équilibré entre une alimentation délibérément » santé » et la prise de liberté, aussi, de » se faire plaisir » de temps à autre avec une alimentation plus » récompense » ?
Source: Biomed Central Sept 2015 10.1186/s12916-015-0428-y A longitudinal analysis of diet quality scores and the risk of incident depression in the SUN Project
SUCRE: Une drôle d’association entre sucres raffinés et risque de dépression -