Cette méta-analyse de l’Université de Montréal apporte une avancée concrète, en pratique clinique, dans la prise en charge des petits prématurés. A partir de l’analyse des effets de la photoprotection de la nutrition parentérale, chez le prématuré, l’équipe du Dr Jean-Claude Lavoie, montre, dans le Journal of Parenteral and Enteral Nutrition, que bloquer toute exposition du mélange nutritif à la lumière améliore le taux de survie des enfants prématurés nés après une période de gestation d’entre 26 et 31 semaines. Cette photoprotection de la nutrition parentérale réduit considérablement le risque de complications graves, comme une dysfonction pulmonaire et des reins, ou une infection généralisée (Voir vidéo ci-contre)
En raison de l’immaturité de son appareil digestif, explique le communiqué de l’UdeM, le bébé prématuré doit recevoir un supplément alimentaire administré par voie intraveineuse pour combler ses besoins nutritionnels élevés lors de ses premiers jours de vie. La nutrition parentérale est indispensable à la survie du prématuré, car elle pallie son insuffisance en protéines, graisses et en sucres pour lui permettre de grandir comme le ferait un fœtus du même âge dans le ventre de sa mère. L’équipe montre qu’un mode d’administration entièrement protégé de la lumière, facilement utilisable en clinique, devrait donc être mis au point pour améliorer le taux de survie des prématurés.
Les chercheurs du CHU Sainte-Justine et de l’Université de Montréal rappellent que lorsque la solution vitaminée est exposée à la lumière, des oxydants se créent, contre lesquels les défenses encore immatures du nourrisson ne peuvent pas lutter. » La vitamine B2, excitée par la lumière, interagit avec les » donneurs d’électrons « , explique Jean-Claude Lavoie. Cette interaction crée un stress oxydatif qui dérègle et font mourir les cellules du nouveau-né.
Une absence totale de lumière : La méta-analyse effectuée par les chercheurs, portant au total sur de 800 enfants nés prématurément entre 26 et 31 semaines de grossesse, confirme qu’en photoprotégeant l’alimentation parentérale, on diminue significativement le risque d’interaction et de dommages cellulaires chez l’enfant :
· la photoprotection réduit de moitié le taux de mortalité des prématurés,
· les garçons semblent aussi deux fois plus sensibles au stress oxydatif.
Il s’agit bien d’une absence totale de lumière car une protection partielle resterait inefficace pour contrer la production d’oxydants.
Un essai clinique est prévu, pour confirmer l’efficacité du mode d’administration photoprotégé. avec des implications possibles aussi, chez les adultes recevant une alimentation parentérale de longue durée.
Source: Journal of Parenteral and Enteral Nutrition September 17, 2015 doi: 10.1177/0148607115606407 Shielding parenteral nutrition from light improves survival rate in premature infants (Vidéo et images@ University of Montreal)
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