Les éditions Unes publient Nous ne jouons pas sur les tombes, une série de poèmes d’Emily Dickinson, datés de l’année 1863 et traduits de l’américain par François Heusbourg.
Voici un poème dans la traduction de François Heusbourg et dans celle de Françoise Delphy parue aux éditions Flammarion. Puis de Claire Malroux, sans doute la principale traductrice d’Emily Dickinson en français avec plusieurs volumes de la poésie et de la correspondance aux éditions José Corti.
There is a pain – so utter –
It swallows substance up –
Then covers the Abyss with Trance –
So Memory can step
Around – across – upon it –
As One within a Swoon –
Goes safely – where an open eye –
Would drop Him – Bone by Bone –
Il y a une douleur – si totale –
Elle aspire la substance –
Et recouvre l’Abîme d’une Transe –
Afin que la Mémoire y pose le pied
Autour – à travers – par-dessus –
Comme Celui dans une Extase –
Avance sans danger – là où un œil ouvert –
Le ferait tomber – Os après Os –
Emily Dickinson, Nous ne jouons pas sur les tombes, traduit de l’américain par François Heusbourg, Avant-propos de Caroline Sagot-Duvauroux, édition bilingue, éditions Unes, 2015, pp. 16 et 17
Il est une douleur – si absolue –
Qu’elle engloutit toute substance –
Puis voile l’Abîme d’une Transe –
Ainsi la Mémoire peut se mouvoir
À travers – autour- au-dessus –
Comme un Somnambule – avance
Sans danger – là où l’œil ouvert –
Os après Os – Le ferait choir (599)
Emily Dickinson, Une Âme en incandescence, (poèmes), traduit et présenté par Clair Malroux, édition bilingue, Éditions José Corti, 1998, pp. 284 et 285
Il est une souffrance si absolue –
Qu’elle avale toute notre substance –
Puis couvre l’Abîme d’une Transe –
Ainsi la mémoire peut marcher
Autour – de biais – au-dessus –
Comme lorsqu’un somnambule –
Avance sans risque – là où avec les yeux ouverts –
Un autre choirait – Os après Os
Emily Dickinson, Poésies complètes, traduction par Françoise Delphy, édition bilingue, Flammarion, 2009, pp. 480 et 481.