Avez-vous déjà ressenti cette impression d'avoir tout raté, que votre vie est aussi insipide que médiocre ? C'est le cas de Jean-Luc Talbot, contrôleur des impôts du XXIe siècle jusqu'au jour où il découvre qu'il serait un chevalier du XVe siècle, amant d'Isabeau de Grénant. Victime d'une psychose ou d'un complot ourdi par des contribuables véreux ?
Dans La nuit dernière au XVe siècle, un peu comme dans La vie interdite, Didier van Cauwelaert met en scène un anti-héros, pleutre mais attachant qu'on pourrait aisément qualifie de loser, et à qui il arrive des aventures tragiques et comique à la fois, sur un fond paranormal semblant être sa signature, sa marque de fabrique.
Avec une écriture enjouée, l'auteur a un réel don pour croquer ses contemporains, avec des portraits très savoureux. L'instauration d'un doute quant à la psychose ou la machination, entre réalité et imaginaire, est plaisante, malgré une base peut-être un peu trop déjà vu. Van Cauwelaert nous offre une lecture très facile et fluide, et de fait, assez agréable. Sans aller jusqu'à qualifier le roman de coup de coeur, on passe tout de même un bon moment. Pari gagné pour van Cauwelaert : on a envie de découvrir davantage sa bibliographie.
La nuit dernière au XVe siècle est parue en février 2008 aux éditions Albin Michel
Critique écrite par Ella Kay