Où va la cigarette électronique en France ?
Le cabinet Xerfi prévoyait au début de l’année une baisse de chiffres d’affaires dans le secteur pour 2015. On apprenait par ailleurs la fermeture de 500 boutiques spécialisées. Le projet de loi Santé de Marisol Touraine menaçait les vapoteurs de restreindre leur espace de vapotage et de bâillonner toute la communauté de la vape. Enfin, en cette rentrée, certains sénateurs nous narguaient avec une possible vente exclusive de la e-cigarette par les bureaux de tabac.
Le monde de la cigarette électronique a traversé une zone de turbulences ? Mais est-elle sorti d’affaire aujourd’hui ?
Les magasins spécialisés
Les boutiques spécialisés étaient au nombre de 11 en 2010, elles étaient 2500 en 2014. Soit une hausse vertigineuse qui ne pouvait se maintenir très longtemps. Ainsi, est arrivé ce que tout le monde attendait : c’est à dire des fermetures de commerces. Plus précisément, 500 boutiques ont fermé leurs portes en 2014, ce qui représente donc un magasin de cigarettes électroniques sur cinq. Compte tenu de la progression de la cigarette électronique en France, ces créations d’activités étaient bien naturelles. Cependant, ces points de vente ne pouvait pas augmenter plus rapidement que le nombre de vapoteurs dans notre pays. Et puis, c’était sans compter qu’une fois le matériel acheté, le vapoteur n’a plus qu’à se procurer ses recharges une fois par mois, ce qui représente un manque à gagner important sur le carnet de commandes du vendeur. Tout au plus, il commandera une résistance toutes les trois semaines, à moins qu’il n’ait opté pour le dispositif d’atomiseur reconstructible. Auquel cas, il sera encore plus indépendant vis-vis de sa boutique préféré et contribuera moins encore à ses bénéfices. On peut attendre d’autres gammes de produits déjà populaires, comme le DIY e-liquide, pour doper le marché.
Les particularités de la France
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la France n’a pas eu la main légère avec la cigarette électronique. Il faut dire que le gouvernement voit d’un mauvais œil ce substitut nicotinique qui pourrait remettre en question les 14 milliards d’impôts que le tabac rapporte à l’Etat. Sans oublier les rapports étroits de la ministre Marisol Touraine avec le deuxième fabricant mondial de patchs à la nicotine, le laboratoire pharmaceutique, GlaxoSmithKline, qui ont sans doute fait pencher la balance. Voilà comment nous sommes parvenus à des mesures absurdes comme une interdiction de la cigarette électronique dans les lieux publics et les espaces professionnels, ainsi qu’une interdiction de la publicité et de la propagande qui pourrait concerner le moindre message d’un vapoteur sur un forum de cigarette électronique dans lequel celui-ci conseillerait bénévolement la cigarette électronique à un internaute. Soit, une grave atteinte à la liberté d’expression. Sans parler de la limitation des e-liquides à 10ml et des réservoirs à 2 ml. Mais ne nous plaignons pas trop : les cigarettes électroniques en France ne sont pas passés très loin d’une vente exclusive des bureaux de tabac.
Entre réglementation excessive et nécessaire maturation
La cigarette électronique a convaincu 14% des fumeurs européens (6 millions de fumeurs) et 400 000 français ayant réussi à cesser totalement leur consommateur de tabac. Autant dire que la cigarette électronique fonctionne. La ministre Marisol Touraine a fondé la réglementation de la cigarette électronique sur une hypothèse : elle est une porte d’entrée vers la cigarette à combustion, notamment chez les jeunes et normalise le tabac. Les chiffres ci-dessus et des enquêtes menées en France et en Angleterre ont montré que la cigarette électronique faisait toujours reculer le tabagisme, était majoritairement utilisée par des fumeurs et n’incitait pas les vapoteurs à fumer.
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