Titre : Léo Loden, T20 : Langoustines Breizhées
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge Carrère
Parution : Août 2011
« Leo Loden » est une série qui fait son petit bonhomme de chemin. En effet, cet été a vu la parution de son vingtième tome. Depuis le début, le scénario est l’œuvre du célèbre Christophe Arleston. Les dessins sont nés de la plume de Carrere. En cours de route, ils se sont associés à Nicoloff. Le dernier opus s’intitule « Langoustines breizhées ». Toujours édité chez Soleil, il est d’un format classique. Son prix est d’environ dix euros.
Cette série est construite autour du personnage de Leo Loden. Ancien inspecteur de la police à Marseille, il a monté son cabinet de détective privé. Il mène ses enquêtes accompagné de son oncle Loco, ancien marin haut en couleur. Leo file le parfait amour avec une splendide femme pleine de caractère qui s’avère être commissaire. La particularité de cette série est que chaque enquête nous emmène dans une région de France différente et nous permet de découvrir les spécificités locales.
Un mélange de polar et d’humour en Bretagne
Le titre de cet album est sans équivoque. Nos héros vont découvrir les charmes de la Bretagne. Nos deux détectives partent dans le Finistère rendre service à un ami qui est sur une affaire. Une journaliste a disparu. Elle enquêtait depuis des mois sur des passeurs d’hommes entre l’Afrique et l’Europe. Il apparait donc évident que tout cela est lié. Voilà donc la mission confiée à nos héros : retrouver la disparues et mettre en mal ce réseau…
Cet album, à l’image de la série, a deux objectifs. Le premier est de nous offrir une enquête rythmée et pleine de rebondissements. Le second est de nous divertir et de nous faire rire grâce à ses personnages et leurs caractères. Cela fait de cet opus une lecture légère qui s’adresse à toute la famille. Tout le monde peut théoriquement y trouver quelque chose. Néanmoins, la question qu’il restait à se poser était de savoir si ses deux finalités étaient atteintes.
Concernant l’enquête, on ne trouve rien de révolutionnaire. D’ailleurs, c’est l’évolution de la série qui va dans un sens moins travaillé dans ce domaine. En effet, concernant l’histoire, les auteurs privilégient les scènes d’action au détriment d’une intrigue plus dense et originale. Les poursuites et les bagarres sont fréquentes et laissent donc peu de place à des retournements de situation. Je trouve cela un petit peu dommage car la richesse des premiers tomes de la série réside en grande partie dans l’attrait de l’histoire en elle-même. Dans « Langoustines breizhées », elle n’est pas très épaisse et sans réelle surprise.
Côté humour, Loco nous offre encore beaucoup de bons moments de rigolade. Ce marin aux manières un petit peu rustres et à l’appétit sans limite est la vraie star de la série. Dans cet opus, il ne déçoit pas. Chacune de ses apparitions ou de ses remarques est réussie et génère une atmosphère divertissante à notre lecture. Le bémol vient des autres personnages qui apparaissent bien fades par rapport au vieux loup de mer. En effet, Leo est en retrait. Le fait de ne pas intégrer sa conjointe dans l’histoire met de côté tous les gags découlant de leurs disputes. C’est dommage. De plus, leur copain breton n’est pas assez travaillé. C’est donc parce qu’il possédait un vrai potentiel comique.
Les dessins sont de leur côté dans la lignée des tomes précédents. Ils se prêtent parfaitement à l’ambiance de l’album et à sa nature. Il est relativement arrondi et s’assimile facilement. Les couleurs sont vives. Bref, un feuilletage rapide des pages nous laissent une impression colorée et dynamique. A défaut de nous présenter des planches mémorables, Carrere nous offre un dessin agréable dans lequel on se plonge avec plaisir et aisance. L’auteur nous offre des personnages qui peuvent avoir certaines réactions et comportements assez « cartonnesque ». Les colères peuvent être hautes en couleur !
En conclusion, « Langoustines breizhées » est un album moyen. Il est loin de faire partie des meilleurs de la série. Il nous offre quelques bons moments et manque de densité pour qu’on soit réellement captivé du début à la fin. Disons que si il s’agissait du premier opus de « Leo Loden », je ne suis pas sûr qu’après sa lecture, je me plonge rapidement dans les autres tomes. Par contre, je n’ai pas regretté de l’acheter pour compléter ma collection. J’ai pris plaisir à retrouver les personnages et me suis montré complaisant avec leurs aventures du fait de la sympathie qu’il m’inspire. Pour ceux qui ne connaissent pas cette série, je vous conseille davantage les premiers bouquins parus. Vous ne regretterez pas le voyage. Vos zygomatiques seront sollicitées.