- que pendant l’été, Vincent Bolloré, le patron de Vivendi, a fait le grand ménage à Canal+. Il a remercié par ci, il a remercié par là. En clair, puisque c’est exactement l’expression qui convient pour parler de la chaîne cryptée, il a viré à tours de bras. Et donc, depuis la rentrée, nous avons affaire à un Canal+ nouveau, avec notamment un nouveau Grand Journal. Il fallait faire quelque chose, il y avait un problème du côté de l’audimat avec des chiffres, l’année passée, qui n’étaient pas bons. Depuis la rentrée, et les changements opérés, les audiences sont, suspense, en chute libre. Aïe. Pire, la langue, ou la pensée, de la nouvelle présentatrice, Maïtena Biraben, a fourché, ou a trébuché, jeudi soir. Fourché, ou trébuché, espérons-le. Lisez plutôt. Les Français se reconnaissent dans ce discours de vérité tenu par le FN, a-t-elle lancé. Si elle n’a ni fourché, ni trébuché, ni chourfé, ni bréchuté, c’est à hurler, et il faut souhaiter que les audiences du jour fussent à zéro ou que les téléspectateurs eussent l’ouïe perturbée par les cris de joie d’un enfant, d’orfraie d’un voisin, ah les voisins, ouh les voisins, ou d’or frais d’un orpailleur. Esprit Canal, esprit Canal, es-tu là ? Il est possible qu’on doive déclarer sa disparition définitive. Evidemment, on ne peut pas s’en réjouir, alors autant en sourire, même s’il faut se forcer, un peu, beaucoup, énormément.
- que Myriam El Khomri, la nouvelle ministre du Travail, a eu droit à son premier exercice d’équilibriste verbal, d’acrobate médiatique, de virtuose de la circonlocution intentionnelle et institutionnelle, depuis l’abandon du poste par François Rebsamen, car, elle a dû commenter les chiffres du chômage. Rappelons les faits : sur un an, la variation du taux de chômage reste en hausse de 4,6% par rapport à août 2014 pour les demandeurs d'emploi de catégorie A et même de 6,7 % pour les demandeurs sur l'ensemble des catégories A, B et C. Et elle devait commenter la hausse de 0,6% aoûtienne, 20 000 chômeurs de plus. Qu’allait-elle pouvoir dire pour expliquer que tout allait mieux, et même que ça irait encore mieux après ? Comment allait-elle faire pour afficher un optimisme tonitruant alors qu’il n’y avait pas matière ? Seule la tendance compte, a-t-elle dit. Puis, elle a clamé que la hausse d'août intervient après une baisse en juillet et une stabilisation en juin. Tendance qui compte, doit-on comprendre ? Elle a donc adopté le rôle, on l’a donc bien briefée, ou elle a compris toute seule le jeu idiot. Evidemment, on ne peut pas s’en réjouir, alors autant en sourire, même s’il faut se forcer, un peu, beaucoup, énormément.
- que le scandale se poursuit à la Fifa. La justice suisse reproche à Joseph Blatter, le président de la Fifa, un paiement déloyal, effectué en 2011, de 2 millions de francs suisses, environ 1,8 million d'euro, en faveur de Michel Platini, pour des travaux effectués entre janvier 1999 et juin 2002, période durant laquelle le Français était le conseiller spécial de Blatter. Michel, favori déclaré à la succession du président démissionnaire soupçonné, n’a pas fait le jardin ou carreler la salle de bains de Joseph pour ce prix-là, non, c’était, évidemment, éminemment, supérieurement plus complexe. Il a réfléchi foot. Platini, actuel président de l'UEFA, a été entendu en tant que, notez la chose, personne appelée à donner des renseignements, et a affirmé que le montant a été versé pour le travail qu’il a accompli de manière contractuelle. La question est : combien de temps durera le feuilleton, euh, l’enquête ? Saura-t-on un jour combien de millions sont passés de mains en mains ? Trouvera-t-on, parmi tous ces dirigeants costard-cravate-et-poches-pleines, un innocent ou deux ? Même pas sûr, mais peut-être. Evidemment, on ne peut pas s’en réjouir, alors autant en sourire, même s’il faut se forcer, un peu, beaucoup, énormément.