Beaucoup moins ambitieuse que celles que nous découvrions la semaine dernière (Secco et Mondo), Monese, dernière née des néo-banques britanniques, a l'avantage sur elles d'avoir officiellement ouvert ses portes (virtuelles) à ses premiers clients, grâce à une approche légère, qui conviendra parfaitement à sa cible de prédilection.
En effet, à l'instar de Loot à laquelle elle ressemble énormément à tout point de vue, Monese a choisi d'adopter l'équivalent d'un statut d'établissement de paiement qui lui permet de déployer rapidement son offre, en contrepartie d'une richesse fonctionnelle et d'une autonomie réduites. Plus précisément, son modèle repose essentiellement sur une carte et un compte prépayé (géré par un établissement tiers), dont le pilotage est entièrement et exclusivement assuré par une application mobile.
Dans le sillage de bon nombre d'initiatives du genre, la startup a conçu sa solution pour un segment de population bien précis, ici les étrangers résidant au Royaume-Uni, dont les problèmes résonnent dans l'expérience d'un de ses fondateurs, d'origine estonienne. La promesse qui leur est faite est de leur fournir un service bancaire de base, abordable, accessible rapidement et sans complications administratives, adapté à leurs besoins spécifiques, notamment en matière d'échanges transfrontaliers.
Concrètement, l'ouverture de compte est effectivement d'une simplicité incomparable : après la saisie de quelques informations personnelles, le nouveau client prend une photo de son passeport, ajoute un selfie… et c'est tout. Comme toujours, cette procédure devra être complétée – afin de lever les limitations initiales (notamment le plafond de 1750£ de dépenses) – par la transmission d'une preuve de résidence (pas obligatoirement en Angleterre), qui pourra également être effectuée par l'intermédiaire d'une photographie.
Pour répondre aux besoins particuliers des étrangers qu'elle vise en priorité, Monese affiche des tarifs attractifs sur les transferts de fonds depuis les banques étrangères (dans l'Union Européenne et en euros uniquement, pour l'instant). Plus intéressant, à terme, les comptes de ses clients pourront prendre en charge différentes devises, qui rendront possibles l'utilisation de la carte associée sans frais de change (la conversion préalable entre les devises devrait être assurée à un taux de marché).
Le projet est encore loin d'être totalement abouti – il est étonnant, par exemple, que l'application ne soit apparemment disponible qu'en anglais – mais le concept n'en attire pas moins l'attention : plus de 50 000 personnes seraient déjà inscrites sur la liste d'attente mise en place. En attendant de voir son utilisation effective, il s'agit d'un premier résultat encourageant, qui tend à valider l'approche de niche de Monese (et de ses consœurs) et ouvre de réelles perspectives sur un modèle économique viable.