Attention, gros coup de coeur ! Hier soir on a eu droit à un concert presque privé de The Seasons dans un des salons du Pavillon des Canaux. Les jeunes québécois présentaient en acoustique leur premier album Pulp qui, quel magnifique hasard, sort aujourd’hui en Europe (25/09).
Pas d’ingénieur du son, pas de magicien de la lumière ici. Le quatuor est livré dans sa plus sincère nudité aux yeux avides du public. La salle est joliment décorée : du parquet, des lampes de chevet, une fausse tête de cerf accrochée au mur, on se sent dans son salon. Assis en tailleur, ou pour les plus chanceux, dans de moelleux fauteuils, le public tombe dès le premier morceau, Apples, sous le charme. Et en effet, The Seasons a le don de charmer : un duo vocal parfaitement ajusté (les deux leaders sont frères), qui maîtrise aussi bien la voix de poitrine que la voix de tête ; un arrangement musical folk saupoudré de quelles pincées de blues et de vieux rock des seventies ; et des pas de danse d’une délicate élégance.
On atteint souvent des moments de grâce dans les entremêlements des voix, ce qui fait sourire les deux chanteurs. Et on sourit aussi ! The Seasons a la beauté du jeu de scène, le talent de la composition, et sont en plus adorables. Après un début timide, ils se mettent à l’aise, discutent avec le public du chandail de laine trop chaud ou des problèmes de compréhension entre québécois et français. Le batteur fait une pause réhydratation au milieu de The Way it Goes. C’est vrai que la température est vite montée. Ils frappent des pieds, on tape des mains, ils lancent de longs cris harmonieux, on tente de les reprendre en chœur. Le public est conquis. Et nous aussi !
Texte et photos : Jeanne Cochin