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Wilfrid Lupano et Roberto Ali – Sept Nains

Par Yvantilleuil

Wilfrid Lupano et Roberto Ali – Sept NainsCette collection au concept commercialement séduisant, basé sur le chiffre 7 (7 tomes, 7 missions à haut risque, 7 équipes de 7 héros décidés à réussir, et surtout un défilé de 7 scénaristes et 7 dessinateurs assez alléchant), est donc repartie pour un troisième cycle de sept tomes. Le quinzième volet de cette collection dirigée par David Chauvel est confié à Wilfrid Lupano et Roberto Ali.

Sachant que le plus grand piège de cette collection consiste à éviter de consacrer trop de pages à la présentation des sept protagonistes, Wilfrid Lupano a la bonne idée de s’attaquer à des personnages connus de tous. Et oui, qui ne connaît pas ces sept personnages de petite taille qui rentrent du boulot en chantant « Heyyyy hoooo ! Heyyyy hoooo ! » ? Les sept nains dont il est question sont donc bel et bien issus du célèbre conte Blanche-Neige. Le casting de cet album ne réserve donc que très peu de surprises : une reine jalouse, une princesse canon et des nains qui habitent une chaumière isolée au fond des bois et qui travaillent dans une mine…

Le désavantage de cette approche est par contre que l’histoire est connue de tous. En offrant une relecture crasseuse du célèbre conte, Lupano prend néanmoins tout le monde à contre-pied et s’en sort avec beaucoup de brio. Il n’est évidemment pas le premier à le faire. On pense notamment à l’incontournable série « Fables », ainsi qu’au cultissime « Pinocchio » de Winshluss… pour ne citer que les meilleures. À l’instar de cette dernière adaptation, qui mettait en scène une Blanche-Neige non-consentante et ses sept nains violeurs, cette nouvelle parodie tourne totalement le dos à l’esprit Disney, afin de proposer une version plus sombre, peuplée de personnages malintentionnés.

Lupano délaisse donc l’ambiance gentillette du conte au profit d’un récit médiéval plus classique et dépourvu de fantastique. Du miroir magique à la transformation de la reine en sorcière, l’auteur trouve chaque fois une explication rationnelle… et amusante. Que ce soit au niveau des dialogues ou des situations, l’humour qui caractérise tant les œuvres de Lupano est donc bel et bien au rendez-vous de cet album.

Visuellement, la mise en images de Roberto Ali colle parfaitement au scénario. En proposant un dessin sombre et des trognes aussi rugueuses qu’expressives, l’auteur contribue également à délaisser l’ambiance féérique du conte original. Notons également la contribution de Jérôme Lereculey au storyboard.

Une nouvelle saison qui démarre de bien belle manière.

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