"Lawdie" comme ses parents l'appellent avec leur lourd accent italien, grandira en face de là où habitera Joe Garagolia, un ami pour la vie, qui aura le même avenir que lui. Il joue dans les petites ligues de baseball où il se fera remarquer par le club école des Cardinals de St-Louis quand il a 15 ans. En âge de servir son pays militairement, il sera mitrailleur pendant la Seconde Guerre Mondiale le jour du débarquement de Normandie.
Petit de taille, il épate comme reçeveur et Bill Dickey, futur membre du temple de la renommée du baseball majeur, le prend sous son aile et devient son mentor. Berra portera le #8 toute sa vie en l'honneur de Dickey. Dans un match des petites ligues, Berra produira l'impressionnant total de 23 pts dans un programme double.
Le proprio de Cards préfère Garagolia à Berra dans la position de reçeveur et envoie Berra, qui a refusé 200$ de moins que Garagolia, aux Dodgers de Brooklyn. Ce proprio devait bientôt devenir aussi proprio des Dodgers de Brooklyn, mais les Yankees sont plus vite que lui et signent Berra, avec les exactes même conditions salariales que son ami Garagolia. On l'appellera "Yogi" de par sa position en jambes croisées, attendant son tour au bâton, rappelant un moine bouddhiste.
Commencent 19 ans d'une brillante carrière.
Puisque la carrière de Berra coïncide avec la plus grande dynastie des Yankees, il établira toute sortes de records en séries mondiales:
Le plus de matchs en séries mondiales: 75
Le plus de présences au bâton: 259
De coups sûrs: 71
De simples: 49
De matchs partants comme receveur: 63
De retraits en défensive comme receveur: 457
De 1950 à 1957, Yogi Berra ne finira jamais plus bas que 4ème dans les votes pour le titre de joueur le plus utile de la Ligue Américaine. Coloré personnage, Berra frappait tout simplement tous les lancers, ne se faisant retirer sur trois prises que très rarement. Berra sera l'un des premiers receveurs à garder un doigt hors de son gant tout en assurant son poste,
Un an avant de prendre sa retraite, alors qu'il avait 37 ans, il est receveur pendant 22 manches dans un match de 7 heures contre les Tigers de Detroit.
En 1963, il prend sa retraite après la Série Mondiale perdue en 4 matchs contre les Dodgers de Los Angeles de Sandy Koufax et Don Drysdale.
L'année suivante, il amène les Mets en Séries d'après-saison et face aux Reds du fougueux Pete Rose, les esprits s'échauffent. Les Mets élimineront la Big Red Machine et se rendront en Séries Mondiales. Berra atteint cette ultime série pour la seconde fois comme gérant, une fois dans chaque ligue. Il la perd à nouveau aux mains des A's d'Oakland en 7 matchs.
Il perd son emploi en août 1975 et est réengagé par les Yankees en 1976. Ceux-ci gagneront trois championnats de saisons de suite, ainsi que les Séries Mondiales de 1977 (contre les Dodgers de Los Angeles) et 1978 (contre les mêmes Dodgers).
Ses fils Dale et Tim joueront aussi dans le sport professionnel. Le premier comme arrêt-court avec les Pirates, les Yankees de son père entre 1984 et 1985 et les Astros de Houston (de son père aussi). Le second jouera pour les Colts de Baltimore au Football de la NFL.
Reconnu pour ses "yogiisms" on lui doit les phrase célèbres (et souvent dites spontanément):
"Il y a tellement de monde là-bas que plus personne n'y va"
"90% d'un match est à moitié mental"
"It's deja vu all over again"
"Tu peux observer beaucoup juste en regardant"
"Rends toi toujours aux funérailles des autres, sinon ils ne viendront pas aux tiennes"
Il seront nombreux à saluer sa mémoire cette semaine.
Yogi, qui avait perdu sa femme des 65 dernières années l'an dernier, est décédé de causes naturelles à l'âge de 90 ans cette semaine.