L’UDC est en pleine déliquescence. Les luttes intestines pour le pouvoir la rongent, Blocher est prié de prendre la porte par beaucoup, d’autres se raccrochent à ses millions bienvenus souvent salvateurs.
Lui dicte des conditions aux Bernois, on exclut à l’envi, Samuel Schmid est prié d’aller voir ailleurs, Yvan Perrin se voit déjà calife à la place du calife, une sorte de muezzin enturbanné juché au sommet de son minaret d’opérette, Toni Brunner est fini avant d’avoir commencé tellement son sens et son à propos politiques ne sentent que la graisse à traire et le fumier suisse-oriental, et la section grisonne va fonder de son côté, une nouvelle UDC locale.
Après avoir lamentablement mal apprécié la situation lors de l’éviction de Blocher du Conseil fédéral, l’UDC se raidit maintenant, une semaine après sa dernière Beresina en date, la votation sur les naturalisations "démocratiques". On ne pouvait rêver meilleur destin pour la fameuse faction qui au travers de ses luttes intestines montre ses vrais visages: l’ordre, la tradition, l’obéissance, le doigt sur la couture de l’uniforme, et l’uniformité soviétique obligatoire dans les idées et la manière officielle de les faire valoir. Et comme dans toute bonne société, les responsabilités et culpabilités des mauvais choix sont toujours le fait de l’autre.
On dit sur ce blog depuis des mois sinon des années que le message politique de l’UDC n’est qu’un ballon dégonflé sans aucune consistance, mais déguisé en fausses idées fortes. Destiné à toute une frange d’électeurs déçus par la pauvreté générale du débat politique en Suisse, ce message a fait son temps. Il aura juste permis une chose, et rendons lui au moins cet hommage quasi posthume : faire sortir certains partis d’un ronron tranquille dans lequel ils se complaisaient depuis des lustres à l’abri de l’électeur pour affirmer enfin un début de couleur politique claire.
Etrange destin que celui de l’UDC en effet, il ressemble au révélateur en photographie : il permet de découvrir une image mais doit être jeté après chaque usage, car il a déjà terminé tant sa vie que sa mission.