Dam Funk – Invite The Light LP

Publié le 24 septembre 2015 par Le Limonadier @LeLimonadier

C’est un fait avéré : la musique Pop des années 80 ne cesse d’inspirer DJ et producteurs d’electro actuelle (je parle bien entendu de « véritable » musique électronique, hein, on se comprend, on est entre gens de bien), attirant ainsi des hordes de barbus en Ray Ban à chaque concert/set. La plupart de ces artistes s’inspirent assez largement des sonorités entendues ça et là sur les vinyles qui ont bercés notre enfance, quand d’autres se réapproprient totalement les codes de cette époque pour emmener la Funk toujours plus haut. Ou du moins attiser la flamme allumée dans les années 70.

Dans ce contexte, comment occulter le phénomène qui (re)gagne les studios depuis quelques années ? La Funk est partout, pour le meilleur et pour le pire. Nous ne garderons donc que le meilleur, en vous reparlant d’un « Modern Funkateer » de la 1ère heure. J’ai nommé : Dam Funk. Après quelques albums salués par la critique et un projet commun mémorable avec Snoop Dogg (7 Days Of Funk) que vous aviez découvert sur le Limo, le producteur de Pasadena est revenu en ce début septembre avec un 4ème effort signé chez Stones Throw, intitulé Invite The Light. Un titre évocateur.

Oui, cet album est brillant : tantôt groovy, tantôt planants, parfois sombres mais -presque- toujours justes, les 18 titres (on ne comptabilisera pas les 2 interludes avec Junie Morrison peu intéressantes) sont le parangon de la Modern Funk, l’incarnation musicale du laid-back californien. Le 1er single, « We Continue », affiche d’emblée l’esprit qui se dégage d’Invite The Light. Le beat, entraînant, claque fort sans agresser, les multiples synthétiseurs instillent un souffle à la fois subtil et puissant (basses, nappes et mélodies sont l’oeuvre d’un même d’instrument) au morceau.

Varié dans son registre, l’album laisse la mayonnaise monter crescendo de façon à ne pas violenter l’auditeur novice, tout en laissant les plus confirmés entrer progressivement dans l’univers du funkateer angelin. L’album se poursuit sur le smooth et easy listening « Somewhere, Someday », avant de balancer une 1ère claque collaborative avec « I’m Just Tryna Survive »… en featuring avec Q-Tip. Des collaborations qui s’enchaînent mais ne se ressemblent pas, comme le prouve « Floating On Air » et les superbes lignes de basses de Flea (le tonitruant bassiste de Red Hot Chili Peppers), savamment mélangées au mélodies robotiques de Computer Jay.

Dam Funk retrouvera par la suite Ariel Pink sur « Acting », les Leon Sylvers sur « Glyde 2nyte », JimiJames, Jane Jupiter, Nite Jewel, Novena Carmel et Jody Watley sur « Virtuous Progression », sans oublier l’indispensable G-Funk-style song avec le poto Snoop Dogg (et Joi Gilliam) sur le très lourd « Just Ease Your Mind From All Negativity ». Bref, que tu sois jeune ou vieux, fan de Funk moderne ou de revival 80’s ; il y en a pour tous les goûts.

Cela se confirme évidemment sur les morceaux solos et les pistes instrumentales. Détendus ou péchus, sombres ou dansants, là encore Dam Funk fait montre d’une grande maîtrise. Alors que « Surveillance Escape » sonne l’état d’urgence par son tempo soutenu, « It Didn’t Have 2 End This Way » et « Missing U », calment le jeu en proposant une Funtronica et une G-Funk bien sentis. 2 sons particulièrement bien placés après les très dark et hip hop « HowUGonFu*kAroundAndChooseABusta? » / « The Hunt And Murder Of Lucifer ». On notera d’ailleurs les talents de MC de DM, qui ne se contente pas seulement de « pousser la chansonnette ». Autre prouesse avec « O.B.E », qui prend des accents electro sans tomber dans le mauvais goût de certaines productions actuelles.

L’album se termine sur le psychédélique et exhaustif « Acceptance« , à l’effet proche d’un bon gros champignon… Le bad trip relou et la pâteuse en moins. Tu peux donc jeter ton sachet dans la cuvette et courir acheter cet album. C’est beaucoup moins cher et bien meilleur pour la santé. À la tienne, ô Funky lecteur / lectrice !

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Dâm Funk, Invite The Light, Stones Throw