Introduction
A l’occasion de la prochaine COP 21 de Paris et de la COP 22 de Marrakech et conformément aux dispositions constitutionnelles et aux attributions accordées à la société civile, nous, Groupe de Travail (GdT*), représentant 17 associations marocaines, lançons un appel au gouvernement marocain ainsi qu’à la société civile à propos de la Contribution Prévue Déterminée au niveau National (INDC) du Maroc publiée le 02 Juin, 2015.
Cet appel est la suite à la Prise de position du Groupe de Travail (GdT) à propos de la COP 21/CMP11 et la COP 22/CMP12 de la CCNUCC lancé en Mai 2015 (http://www.hee.ouvaton.org/spip.php?article349).
L’analyse « INDC marocaine – Un engagement majeur d’action climatique de la région arabe » faite par Germanwatch (http://germanwatch.org/en/10463) et publiée en Juin 2015, est à la base de cet appel. Le rapport soulève les efforts louables déployés par les autorités marocaines dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques au même temps qu’attire l’attention pour ce qui doive absolument être améliorée.
L’analyse « Tracking INDCs » récemment publiée par Climate Analytics (http://climateactiontracker.org/countries/morocco.html) a été aussi prise en considération pour l’élaboration de la contribution.
Le GdT encourage le gouvernement marocain à « accroitre » le compromis déjà garanti dans l’actuel INDC en dévoilant un nouveau INDC plus ambitieux, sur la base de la révision de la Stratégie Energétique National / vision 2030 en cours, et cela avant la COP 21 à Paris.
Ce comportement ambitieux en termes climatiques, contribuera largement à consolider le rôle du Maroc en tant que leader au niveau des pays africains et arabes dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques.
Le GdT appuie les autorités marocaines dans ce chemin, lequel doit prendre en considération les axes suivants :
Axe 1 : Société Civile
Nous appelons le gouvernement marocain à:
– Procéder à un travail approfondi et solide aux plans technique, politique et consultatif pour que les INDCs aient plus grandes chances d’être acceptées par un large éventail d’acteurs locaux.
– Promouvoir un processus national de concertation qui comporte l’implication de la société civile.
– Garantir que les informations et données relevant de l’environnement en général, et de l’INDC en particulier, soient accessibles au public en temps et en forme.
– Etablir une procédure publique relative à la sélection des associations et à la modalité de l’action d’accompagnement de la société civile au gouvernement marocain dans la mise en œuvre de la stratégie nationale contre le changement climatique.
– Eclaircir le rôle des projets d’aide bilatérale et des fonds du Ministère délégué chargé de l’Environnement, dans la sélection de partenaires découlant de la société civile dans la mise en œuvre de la stratégie nationale contre le changement climatique.
Axe 2 : Adaptation
Nous appelons le gouvernement marocain à:
– Réaliser un diagnostic participatif pour inventorier les besoins en adaptation.
– Définir les sources de financement alloué à l’adaptation et de faire en sorte que l’argent soit surtout sous forme de dons et à partir des fonds vert et d’adaptation.
– Intégrer l’adaptation dans tous les plans de développement, de lutte contre la pauvreté et les plans sectoriels.
– Utiliser la gestion intégrée de ressources en eaux dans sa politique de barrages et renoncer à la construction de grands barrages.
– Consacrer le 50% des financements publics à l’adaptation, sous forme de dons à l’aide publique au développement.
– Prioriser l’adaptation des communautés locales et des groupes les plus vulnérables, dont les femmes.
– S’assurer de la participation des populations vulnérables dans les projets et de la mise en valeur des savoirs traditionnels.
Axe 3 : Atténuation
Nous appelons le gouvernement marocain à:
– Planifier la transition vers le mix énergétique par :
La mise en place du Feed-inTarif à partir de 2020;
Poursuivre le processus de transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables durables;
– Renoncer publiquement à :
L’utilisation du gaz provenant du fracking et/ou de l’exploitation off-shore, à moyen ou à long terme, soit pour le marché intérieur, soit pour l’exportation ;
L’extension et/ou la construction de nouvelles centrales thermoélectriques à base du charbon ;
La construction de centrales nucléaires.
Axe 4 : Finances
Nous appelons le gouvernement marocain à:
– Consacrer l’argent public à l’adaptation et conditionner les projets d’atténuation par l’apport des dons et des aides des pays développés pollueurs.
Nous les organisations signataires, nous nous tenons à la disposition du gouvernement marocain pour faciliter un dialogue constructif et structuré concernant les axes susmentionnés, afin de garantir une participation dynamique de la société civile nationale et internationale, notamment à l’organisation des événements ayant trait à la COP 22 au Maroc.
Rabat, le15/09/2015
(*) Ce Groupe de Travail est constitué des ONG suivantes : Réseau des associations de développement de sud-est (RADOSE), Association des Enseignants des Sciences de la Vie et de la Terre Maroc (AESVT), Association des amis du parc national d’Ifrane (ASSAPNIF), Association Homme et Environnement (HEE), Association TICHKA pour la coopération et le développement, Association Talassemtane pour l’Environnement et le Développement (ATED), Association Amis de l’Environnement (AAE), Association du Gharb pour la Protection de l’Environnement (AGPE), Association IDIL pour le développement et le tourisme (AIDET), Association Femmes Bladi pour le développement et le tourisme (FBDT), Espace de solidarité et de coopération de l’Oriental (ESCO), Association de la protection de l’environnement a la wilaya de Tétouan (APEWT), AZIR pour l’environnement, Association de développement local de Chefchaoun (ADL), Réseau Marocain Euromed des ONG/Association Eau et Energie pour Tous (ASEET), Réseau Associatif pour le Développement et la Démocratie, (RAZDED) et le Programme Méditerranéen du WWF.
Secrétariat : BP. 4467, 12050 Skhirat, Maroc, E-mail : [email protected], WWF, Tél.: +212 (0) 660 482 485