Article extrait des Enquêtes du contribuable n°9 février/mars 2015, «Les inégalités public-privé». Numéro disponible sur notre boutique en ligne.
Recrutement
Le privé, qui recrute sur CV et sur entretien, paie pour le recrutement et la formation des trois fonctions publiques. Sitôt recrutés, la plupart du temps sur concours, les lauréats bénéficient du statut de fonctionnaire-stagiaire. Ce qui leur garantit une formation rémunérée.
Sécurité de l’emploi
Etre dans la fonction publique c’est pouvoir suivre les statistiques du chômage sans jamais s’inquiéter. Les 5,6 millions de fonctionnaires tricolores continuent à profiter de l’emploi à vie alors que la plupart des pays européens, dont l’Allemagne, le Royaume-Uni ou l’Italie, l’ont retiré aux agents qui ne sont pas chargés des missions régaliennes de l’Etat, et leurs contrats de travail ont été alignés sur le privé.
Rémunération moyenne
L’emploi à vie des fonctionnaires a longtemps été justifié comme la contrepartie d’un salaire moindre que dans le privé. Cette vérité a vécu. Car, le salaire moyen dans l’administration est plus élevé que dans le secteur marchand. Il est de 2153 euros nets par mois dans le public en moyenne (2 434 euros dans la fonction publique d’Etat) contre 2130 euros nets dans le privé. Aujourd’hui, les fonctionnaires ont donc le beurre et l’argent du beurre.
Jours de congés
Les fonctionnaires disposent d’un régime de congés XXL. Selon le ministère de la Fonction publique, ils sont crédités de 45 jours de congés par an alors que la moyenne est de 36 jours dans les entreprises (29 pour les TPE). Le nombre de leurs jours de vacances dépasse aussi celui des salariés des entreprises de plus de 1000 salariés.
Jours de carence
En cas de maladie, les salariés du privé sont soumis à trois jours de carence non remboursés par la Sécurité sociale. Ils doivent compenser ce manque à gagner. Pas les fonctionnaires qui sont indemnisés dès le premier jour. Le gouvernement Fillon avait instauré un jour de carence pour les fonctionnaires. Cette mesure a été supprimée par le premier gouvernement Ayrault bien qu’elle ait réduit le nombre d’arrêts maladie posés par les agents.
Absentéisme
En 2013, la Cour des comptes recensait en moyenne 23,6 jours d’absence par agent pour raison de « santé » dans la fonction publique territoriale contre 16,6 jours dans le privé, selon le cabinet de conseil Alma Consulting Group. L’absentéisme monte jusqu’à 33 jours dans certains conseils régionaux (Nord-Pas-de-Calais, PACA). L’administration de la ville de Montpellier décroche la palme nationale avec 39 jours d’absence (dont 19 pour maladie).
Retraite
En 2013, l’âge moyen des départs en retraite était de 60,2 ans en moyenne dans la fonction publique, de 62,1 ans dans le secteur privé. La pension des fonctionnaires retraités est calculée sur les 6 derniers mois de salaire contre les 25 meilleures années dans le privé. Les agents retraités profitent aussi de retraites complémentaires par capitalisation comme la Préfon et le RAFP.
Pension de réversion
C’est plutôt du côté de la fonction publique que l’on trouve des veuves joyeuses. Veufs et veuves du public peuvent obtenir la pension de réversion du régime de base sans condition d’âge ou de ressources. Alors que dans le privé, veufs et veuves n’ont droit à rien en dessous de 55 ans quand ils disposent de revenus annuels supérieurs à 20 000 euros par an.
Prestations familiales
En 2014, le gouvernement a taillé dans les allocations familiales du privé. La fonction publique a échappé à ce coup de sécateur. Quel que soit leur salaire, les fonctionnaires perçoivent un supplément familial de traitement (SFT) qui n’est pas, contrairement au privé, modulé selon le revenu. Ce supplément s’ajoute aux allocations familiales avec lesquelles il fait double emploi. Plus de détails ici.
Logement social
Afin de loger les fonctionnaires de l’Etat (agents civils et militaires), le préfet du département peut réserver 5 % des logements dont la construction ou la réhabilitation ont été subventionnées par l’Etat. Quand ils achètent, les agents du public ont droit à des prêts conventionnés et disposent aussi de prêts bonifiés réservés aux fonctionnaires.
Lire aussi : Notre sondage IFOP « Les Français et les avantages de la fonction publique »
«Les inégalités public-privé», Les Enquêtes du contribuable de février/mars 2015. 3,50€€. Vous pouvez commander en ligne ce numéro.
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