Le dérapage de Volkswagen

Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Ainsi, on a pu lire cette semaine dans Le Parisien que "La pollution tue plus que le sida et le paludisme réunis", dans Le Monde qu'Anote Tong, le chef de l’État et ministre des Affaires étrangères des Kiribati, petites îles du Pacifique près des Maldives ou des Iles Marshall parcourt la planète pour dénoncer la montée des eaux qui ronge petit à petit ces îles.
Personne ne pourra donc dire qu'il ne savait pas.
Les médias sont sur le coup, les ONG et autres associations aussi. Les politiques en ont plein la bouche et les industriels aussi. Les trois célèbres piliers du développement durable sont au minimum réunit. Tout semblerait donc devoir s'organiser le mieux du monde. Mais voilà, les médias cette semaine n'ont pas parlé que des sujets découvertes et proposé de nouvelles données chiffrées. Ils nous ont aussi appris que le constructeur d'automobiles allemand Volkswagen avait triché. Les Américains se sont aperçus que plus de 500.000 véhicules avaient été volontairement équipés d'un logiciel permettant de contourner les contrôles antipollution. C'est en fait onze millions d'automobiles dans le monde qui seraient équipées de ce logiciel tricheur. C'est quand même incroyablement stupide de dépenser de l'argent pour tricher - car cela doit coûter une certaine somme ces logiciels et leur installation... et pour nuire à la santé des hommes et des femmes. Il n'y avait pas d'autres façons de dépenser intelligemment cet argent investi?
Vous voyez tout de suite les raccourcis qui vont s'opérer dans la tête des lecteurs. Les Allemands polluent volontairement les Américains. Les industriels se font de l'argent sur la santé des gens. Dans la foulée, de nombreux pays ont demandé à ce que des tests soient faits sur les Volkswagen vendues dans leur pays. Normal. Chute du cours de la marque allemande en bourse, réputation ternie à jamais?... Ensuite, ce sera à qui le tour? Il serait en effet naïf de penser que les Allemands sont les grands méchants et que les autres constructeurs automobiles sont eux tout à fait incapables de commettre les mêmes fraudes... Tout va bien.
Mais la plus terrible conséquence de cette affaire est me semble-t-il la confirmation que ceux qui criaient à hu et à dia que les industriels avaient "acheté" la Cop 21 n'avaient peut-être pas tort. C'est un discours auquel il ne semblait pas raisonnable d'adhérer puisqu'encore une fois, le développement durable ne peut pas se faire sans la collaboration des industriels. Ceux-ci traînent derrière eux une réputation qui aurait dû au contraire les encourager à avoir une tenue impeccable. La révélation du cas Volkswagen va donner à juste titre du grain à moudre à ceux qui ne croient pas en l'honnêteté des industriels et qui n'ont pas forcément tort manifestement.
Déjà que le gouvernement avait du mal à justifier le financement en partie de la Cop 21 grâce à l'apport financier des industriels, c'est réussi.
Plus encore, la tricherie de la marque allemande met en exergue l'avenir du diesel. Ce fameux carburant qui aurait pu être "propre" si les véhicules avaient été équipé d'un vrai filtre antipollution. Mais remettre en cause le diesel est une étape qui risque de ne pas être la suivante.