2012/66 "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" de Joël Dicker

Par Tigrou4145

Titre : La vérité sur l'Affaire Harry Quebert

Auteur : Joël Dicker

Editeur : Editions de Fallois

Date de parution : 19 septembre 2012

Nombre de pages : 665

Genre : Thriller, policier

*****

Quatrième de couverture :

"À New York, au printemps 2008, lorsque l'Amérique bruisse des prémices de l'élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois. Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. 
Convaincu de l'innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?"

Une lecture haletante, pleine de suspense et de rebondissements et qui vous met le cerveau en ébullition  

Qui n'a pas entendu parler de ce phénomène qui a obtenu le Grand Prix du Roman de l'Academie Française et le prix Goncourt des lycéens? Personne. A moins de vivre sur une autre planète, tout le monde connaît Joël Dicker et sa vérité sur l'affaire Harry Québert, et si certains n'ont pas aimé ce roman, la plus grande majorité des lecteurs a été conquise.

Je ne me démarquerai pas et me range indéniablement du coté de ceux qui ont beaucoup aimé ce roman.

C'est un roman original. Si l'idée de base (comme celle de tous les polars d'ailleurs) n'est pas nouvelle (un meurtre/un présumé coupable/une enquête), l'auteur a su se démarquer de ses collègues dans la construction de son récit. Alors qu'actuellement la grande mode est à l'alternance de chapitres consacrés à l'enquête et de chapitres consacrés à ce qui s'est passé pour la victime ou au méchant (cf les romans de Camilla Lackberg ou Jussi Adler Olson dont je suis fan), l'auteur a choisi ici d'insérer les passages relatifs à ce qui s'est passé en 1975 au milieu de son récit actuel de 2008, au gré des témoignages recueillis par Marcus Goldman, le héros, écrivain en panne d'inspiration qui mène l'enquête pour innocenter son maître Harry Québert, accusé (à tort?) du meurtre de la jeune Nola, 15 ans, avec qui il entretenait une relation amoureuse. Et c'est là également un aspect qui m'a plu : celui qui enquête n'a rien d'un flic, détective privé, journaliste, il n'est qu'un simple écrivain qui, par amitié pour son ancien professeur, va tout faire pour l'aider. Au risque parfois de commettre des erreurs.

Alors certes ce n'est pas de la grande littérature, les passages relatifs à l'histoire d'amour entre Nola et Harry où ils se collent du Nola chérie et Harry chéri à toutes les phrases sont assez culcul la praline comme on dit chez moi mais après tout Nola chérie n'a que 15 ans et Harry, la trentaine, pour tomber amoureux d'une jeunette ne doit pas être bien plus mature. Et après tout ne vaut-il pas mieux une super histoire pas très bien écrite qu'une histoire nulle mais à l'écriture remarquable? (les deux me direz-vous mais à défaut je choisis la première possibilité).

J'ai également trouvé que l'histoire que nous raconte l'auteur est très bien ficelée. Il nous immerge complètement dans cette petite ville d'Aurora où tout le monde se connaît et où, au fil des pages, tout le monde devient peu à peu suspect. Les personnages de Harry et de Nola sont très attachants, lui l'écrivain en panne d'inspiration, elle la muse dont on finit pas ne plus savoir quoi en penser. D'ailleurs un des énormes points forts de ce roman, à mon avis, est justement l'évolution de la vision qu'on se fait de Nola au travers des témoignages des uns et des autres, et qui fait qu'on se pose beaucoup de questions.On imagine des choses, on croit savoir, on est sûr de savoir et puis finalament on se rend compte qu'on ne sait rien et qu'il faut encore chercher. Et puis les explications/révélations qui finissent par arriver pour le plus grand plaisir du lecteur stressé, avide de savoir et qui n'en peut plus de tourner les pages encore et encore.

Un polar de 665 pages où tout est mis en oeuvre pour tenir en haleine le lecteur se doit d'être mis en avant car ce n'est pas chose facile à mon sens que de maintenir l'intrigue et le suspense pendant autant de pages.

J'ai enfin beaucoup aimé la critique du monde de l'édition qui parsème ce roman, où on apprend pleins de choses (et qui ont répondu à mes interrogations sur une certaine saga à succès dont j'avais trouvé les tomes inégaux en termes de qualité d'écriture  ) et où au final Joël Dicker et Marcus Goldman semblent ne faire plus qu'un. En effet, les conseils donnés par Harry à Marcus, en tête de chaque chapitre, pour écrire un bon roman et le roman que doit écrire Marcus sur l'affaire Harry Quebert à la demande de son éditeur, font qu'à la fin on en arrive à confondre l'auteur et son héros.

Bref, c'est un excellent roman à lire absolument.

Ma note :  

Pour avoir d'autres avis c'est par ici : 

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