On connaît déjà l’importance de nombreux facteurs de mode de vie comme l’alimentation en particulier, pour réduire le handicap lié à la sclérose en plaques (SEP). L’importance d’une bonne qualité de sommeil a également été évoquée. Cette recherche en neuropsychologie et en neurosciences de la Fondation Kessler qui explore à nouveau l’association non seulement la confirme mais évalue à 25% la responsabilité des troubles du sommeil dans la fatigue associée à la SEP. Un appel au dépistage systématique de ces troubles, chez les patients atteints de SEP.
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurologique qui se manifeste par des paralysies, des engourdissements, des pertes de vision, des déficits d’équilibre et de la marche pouvant mener à un handicap chronique. La maladie qui touche le cerveau et la moelle épinière, est caractérisée par une attaque inflammatoire du système immunitaire du corps contre la myéline, le revêtement protecteur qui entoure les fibres nerveuses. Une fois la myéline lésée, les cellules nerveuses deviennent très sensibles et commencent à se détruire, les signaux électriques ne peuvent plus être transmis et ce dysfonctionnement grave entraîne ces symptômes handicapants, allant d’un engourdissement des membres à la paralysie ou la cécité. Aujourd’hui, 2,3 millions de personnes (diagnostiquées) seraient atteintes de SEP dans le monde, une estimation en hausse de 9,5 % vs 2008. La maladie touche deux fois plus les femmes que les hommes, voire 3 fois plus dans certains pays. Les jeunes ne sont pas épargnés et jusqu’à 5% des patients atteints ont aujourd’hui moins de 18 ans. Il n’existe pas aujourd’hui de traitement efficace.
Une récente étude publiée dans le Journal of Clinical Sleep Medicine avait déjà montré que les troubles du sommeil non diagnostiqués peuvent considérablement aggraver la fatigue de patients atteints de SEP. L’étude confirmait également une prévalence accrue d’apnée du sommeil associée à la SEP et…à une fatigue invalidante. Cette nouvelle étude montre que chez un grand nombre de patients, la fatigue pourrait être également liée pour une grand part aux problèmes de sommeil, des troubles pour lesquels il existe pourtant des interventions possibles.
L’étude menée ici auprès de 107 personnes atteintes de SEP montre que,
· 61% des participants déclarent un mauvais sommeil,
· les troubles du sommeil interviennent pour 25% de la variance de la fatigue,
· la dépression pour » seulement » 7%.
· la fatigue est dépeinte comme un facteur majeur de handicap dans les activités quotidiennes et de réduction du bien-être.
L’idée, derrière ces résultats, conformes avec ceux de précédentes recherches, est donc bien le dépistage systématique des troubles du sommeil et leur prise en charge le cas échéant, chez les patients atteints de SEP.
Source: Frontiers in Neurology 2015 DOI: 10.3389/fneur.2015.00021 Fatigue in multiple sclerosis: a look at the role of poor sleep
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