Madame H. : Prend son téléphone portable.
Anne, est-ce que le docteur Heini est arrivé ?…. Très bien. Faites-le entrer.
La porte s’ouvre.
Madame H. : Docteur Heini, comment allez-vous ? Prenez place.
Docteur Heini : S’assied sur la chaise posée à côté de Patrizia. Madame H. en face d’eux, de l’autre côté du bureau.
Je vais Madame, je vais.
Madame H. : Vous connaissez déjà Patrizia Vidale.
Docteur Heini : Bien sûr. Nous avons parlé. Après la prise de sang.
Patrizia : L’infirmière m’a fait très mal. J’ai encore la marque.
Docteur Heini : Un mois plus tard, ce serait tout à fait étonnant.
Patrizia : Vous ne me croyez pas ? Regardez.
Elle tend son bras à l’envers et pointe un endroit dans le pli du coude.
Ici, vous voyez ?
Docteur Heini : Je vois. Petit hématome, rien de grave. Dans quelques jours il n’y paraîtra plus.
Patrizia : N’empêche, j’ai vraiment eu très mal.
Docteur Heini : Bien sûr.
Se tourne vers Madame H.
Est-ce que nous pouvons commencer ?
Madame H. : Absolument.
Docteur Heini : Bien. Mademoiselle Vidale, si je vous dis ADN, protéines, gênes ou synapses, vous voyez à peu près où je veux en venir.
Patrizia : Vaguement. Très vaguement.
Docteur Heini : Ça ne m’étonne pas. Pourtant, si vous aviez décidé d’approfondir le sujet, vous ne seriez certainement pas ici aujourd’hui.
Patrizia : Et je serais où alors ?
Docteur Heini : Au travail. Dans un laboratoire.
Patrizia : Je ne me vois absolument pas travailler dans un laboratoire.
Docteur Heini : Et le sud de l’Italie n’a absolument pas besoin de nouveaux diplômés en sciences sociales et politiques. Le reste du monde non plus, d’ailleurs.
Patrizia : Alors que le monde a besoin de vous
Docteur Heini : Exactement, le monde a besoin de nous, pour une appendicite, une césarienne ou pour une greffe de moelle osseuse.
Patrizia : Je suis en excellente santé.
Docteur Heini : Pour le moment.