Le prix littéraire mamounia : bof…..enfin….bref….

Par Citoyenhmida

L’édition 2015 du Prix Littéraire de la Mamounia vient de récompenser, pour la première fois une femme, en l’occurrence Leïla Slimani pour son livre “Le Jardin de l’Ogre” paru aux éditions Gallimard.

Je n’ai pas lu le livre, je n’en sais rien de plus que ce que la presse a rapporté, à savoir un roman assez osé quant au sujet mais bien écrit, un sujet “gonflé” selon le terme utilisé par Christine Orban, présidente du jury. Il s’agirait de l’histoire ” d’une femme qui perd le contrôle, de son corps, de son existence, un livre sur la dépossession de soi, sur le vertige mais aussi l’ivresse que peut procurer l’avilissement ” explique Leïla Slimani dans une récente interview accordée à Tel Quel.

Quand je lirais le roman, je me ferais un plaisir de vous en rendre compte avec objectivité et sincérité!

Aujourd’hui, c’est du prix de la Mamounia , c’est de cette institution littéraire qui commence à avoir sa place dans le paysage intellectuel national que j’ai envie de vous parler.

Comme tout prix littéraire, cette récompense n’est pas exempte de subjectivité, de sous-entendus et aussi de non-dits qui tissent le charme de ce genre de compétition mais qui lui enlèvent aussi sa part de vérité, de spontanéité et de sincérité!

Réservé aux auteurs marocains de langue française, ce prix limite par ce choix même le champ des possibles : nous savons tous que la production littéraire marocaine francophone connait une crise profonde et que par conséquent, ce sera plus le sujet que la qualité du livre qui retiendra l’attention du jury éclectique de ce prix !

Le sujet plus que l’écriture, le style, la construction, les personnages, leur psychologie!

Et je note – mais je peux me tromper – que depuis sa création en 2010, les romans lauréats du prix de la Mamounia s’incrivent bien dans cette optique.

Quelques-uns ont certes une qualité littéraire indéniable : j’en ai témoigné, à mon humble niveau, ici même : comme LES ETOILES DE SIDI MOUMEN de Mahi Binebine

Ce prix m’a permis de découvrir un auteur marocain dont je n’avais jamais entendu parler auparavant: feu Mohamed LAFTAH et je ne regrette pas cette découverte.

Parfois, le choix du lauréat était plus problématique, comme en 2012 avec TRISTE JEUNESSE de Mohamed Nidali., longue rédaction poussive sans intérêt.

Pour l’édition 2014, LE JOB, roman de Réda DALIL, a trouvé auprès des lecteurs un écho très favorable avant même d’être “mamounisé”.

Je ne dirais rien de ANALPHABETES de Rachid O. – primé en 2013 – ni du roman retenu par le jury cette année : je ne l’ai pas lus!

Mais je note qu’il existe un lien, peut-être ténu mais réel et constant, entre les six titres labélisés “Prix MAMOUNIA”!

La misère, l’homosexualité, les problèmes sociaux, le chômage des cadres, la nymphomanie, bref beaucoup de sujets sensibles, comme un fil rouge qui guiderait les jurés très confortablement installés dans les salons de la MAMOUNIA et qui se sentiraient obligés de se souvenir qu’il y a un autre Maroc que celui qu’on leur présente.

Je ne mets pas en doute l’intégrité des jurés, ni leur compétence, ni leur gout : mais un prix reste un choix et un choix chez des personnes sensées est nest jamais fortuit.