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Jugendstil

Publié le 22 septembre 2015 par Aelezig

Le Jugendstil, équivalent en Allemagne de l'Art nouveau, est un mouvement artistique moderniste international embrassant toutes les disciplines à la fin du XIXe siècle. Les peuples germanophones, ou situés dans cette sphère d'influence, utilisèrent également à cette époque d'autres termes, comme Reformstil ou Secessionsstil (Autriche), pour identifier cette esthétique fin de siècle

Le terme Jugendstil renvoie originellement à la revue munichoise Jugend (en allemand : « jeunesse »), créée en janvier 1896par Georg Hirth, laquelle accueille dès ses débuts artistes et critiques défendant le nouveau style. 

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Affiche de Otto Fischer

Cette modernité, qui affecte et transforme aussi bien l’architecture que les arts décoratifs, prend son essor dans certaines régions allemandes au début des années 1890, alors qu'une bataille esthétique se joue entre les conservateurs, ou tenants d'une tradition, et les progressistes, ouverts aux nouveaux courants tels que l’impressionnisme, le symbolisme, le japonisme, et, paradoxalement, aux idées développées par l'Arts & Crafts, né d'une réaction sur l'industrialisation des moyens de production affectant notamment l'artisanat, que l'on tente de revaloriser.

Ces tendances émergent entre 1875 et 1890. Elles sont sensiblement plus lentes à s'imposer en Allemagne qu'en Grande-Bretagne ou en France par exemple. L'Art nouveau allemand permet à la fois l'émergence d'individualités fortes et la production de masse. Des liens se nouent entre des plasticiens comme Fritz von Uhde, Wilhelm Trübner, Franz von Stuck, Eugene Spiro, tous d'origines diverses et de parcours différents, mais refusant le conformisme ambiant. Ainsi, Von Uhde, après un séjour à Paris, ouvre une école à Munich, où il croise Franz von Stuck. Celui-ci, l'un des initiateurs de la Sécession munichoise de 1892, formera Eugene Spiro. Grand voyageur, Trübner se fixe d'abord à Francfort, tout en gardant des liens forts avec Berlin, où il participera activement à la Berliner Secession (1899).

Ouvert à tous ces artistes, le fondateur de Jugend, Georg Hirth, estime que l'art nouveau commence en Allemagne avec l'ouverture en avril 1897 de la foire de Leipzig, l'«Exposition industrielle et commerciale de Saxe et de Thuringe. Celle-ci permet notamment de découvrir les expériences architecturale de Paul Möbius et une fresque monumentale de Max Klinger, laquelle provoque une polémique mais permet d'asseoir définitivement l'élan moderniste dans l'opinion. Outre les progrès de type industriel qui y sont mis en avant, la présence d'un certain « esprit viennois » y est manifeste. La capitale austro-hongroise est alors le théâtre d'une véritable révolution, la « Sécession ». Les grandes villes de l'Empire allemand comme Munich, Karlsruhe, Dresde, Berlin et Leipzig s'ouvrent aux changements et organisent de nombreuses manifestations similaires, engendrant une forte émulation. L'influence des grandes expositions internationales comme celles de Barcelone (1888), Paris (1889), ou Chicago (1893) est incontestable, car elles favorisent les échanges d'idées et nourrissent une forme d'esprit de compétition, non seulement sur le plan industriel et commercial, mais aussi sur le plan esthétique.

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Affiche de Franz Von Stuck

Sur le plan des idées, d'autres revues que Jugend mettent en avant les courants réformistes et modernistes dans l'art en général, telles Pan, Simplicissimus, Deutsche Kunst und Dekoration ou Dekorative Kunst. Ces revues prônent de nouveaux concepts sur l'architecture, le dessin, la décoration, les objets du quotidien. De jeunes artistes comme Otto fischer y font leurs débuts. Muthesius, promoteur des idées de William Morris, initie en 1907 le Deutscher Werkbund avec Peter Behrens ; son l'influence se ressent au moment de l'émergence du Bauhaus. Quant à l'expressionnisme, il doit beaucoup à ce mouvement.

L'aristocratie allemande ne reste pas insensible à cet « art nouveau » : véritable promoteur du Jugendstil, le prince Ernest-Louis de Hesse rencontre en Angleterre des décorateurs et les engage pour son palais de Darmstadt. En 1899, ils fondent une colonie d'artistes nommée Mathildehöhe où se retrouvent notamment Joseph Maria Olbrich, Peter Behrens et Bernard Hoetger. À Karlsruhe, Hermann Billing ouvre un cabinet d'architecture qui rayonne bientôt sur toute l'Allemagne. Par ailleurs, l’architecte belge Henry Van de Velde a une influence déterminante.

Ce sont des créateurs allemands qui répandent l'Art nouveau à Riga, ville qui devient un exemple pour la Lettonie, avec les réalisations de l'architecte Mikhaïl Eisenstein.

D'après Wikipédia


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