Une situation critique pour une population déjà exsangue
Depuis le début du conflit, Action contre la Faim est parvenue à maintenir environ 70% de ses activités en nutrition et en santé dans les gouvernorats de Hodeidah et de Hajjah, à l'ouest du pays. Malgré les difficultés logistiques et sécuritaires extrêmes, des équipes mobiles continuent à traiter les cas de malnutrition, de maladie du nourrisson et délivrent des soins pré et post-natals. Clémence Malet, la responsable du département nutrition et santé d’ACF au Yémen s’inquiète : « Dès 2014, la situation nutritionnelle dans les zones d’intervention d’ACF dépassait les seuils critiques définis par l'Organisation Mondiale de la Santé et il est à craindre que l’augmentation des prix, la raréfaction des biens et les déplacements forcés n’aggravent encore la donne ». De récentes études menées par ACF sur les marchés de plusieurs villes yéménites ont fait état d’une augmentation moyenne du prix des denrées alimentaires de base de l’ordre de 120%. Et plus de 150% dans le cas d’un sac de 50kg de farine.
L’augmentation du nombre de personnes déplacées au sein des communautés hôtes déjà en situation d’insécurité alimentaire met en péril une partie importante de la population, comme l’explique Arnaud Phipps, directeur des opérations d’ACF dans le pays. « La nourriture et l’eau se raréfient et l’accès aux soins est extrêmement compliqué dans des centres de santé contraints de fermer, faute de fuel pour les alimenter en électricité. Tous les éléments sont réunis pour que la crise humanitaire continue de se détériorer ».
Mettre un terme au blocus et faciliter l’accès de l’aide
Alors que les besoins n’ont cessé de croître, le blocus et la destruction d’une partie du port d’Hodeidah ainsi que les conditions de travail dans un contexte sécuritaire extrêmement instable empêchent ACF d’augmenter son volume opérationnel. Les attaques contre les acteurs humanitaires et les obstructions à l'acheminement de l'aide sont en augmentation alors que de nombreuses zones du pays restent encore inaccessibles.
Action contre la Faim réitère son appel à toutes les parties au conflit : il est plus que jamais urgent de garantir un accès humanitaire inconditionnel aux populations vulnérables et de lever le blocus. C’est à ces conditions que nos équipes pourront répondre aux besoins de la population yéménite. L’extension de nos activités, notamment en eau, assainissement et hygiène, ainsi qu’en sécurité alimentaire, est primordiale afin de prévenir au mieux les risques de malnutrition.
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