Oui, la pratique du Tai chi peut soulager certains des symptômes de maladies chroniques comme le cancer, l’insuffisance cardiaque, l’arthrose ou la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). C’est la démonstration de cette méta-analyse présentée dans le British Journal of Sports Medicine, qui consacre, en dépit de quelques limites, le Tai chi, comme un mode d’exercice adapté aux plus âgés, y compris aux patients atteints de ces maladies.
Avec des bénéfices déjà documentés pour la souplesse et l’équilibre bien sûr, le Tai Chi accumule les avantages pour la santé : facteur de prévention des chutes donc, protecteur de la structure et des capacités cérébrales, facilitateur de bien-être, facteur de réadaptation pulmonaire et de réparation cellulaire. Un art qui implique des mouvements fluides et doux pour travailler la force, la posture et l’équilibre et est devenu, sans doute pour ses bénéfices psychologiques tout autant que physique une forme de plus en plus populaire d’exercice et tout particulièrement adapté aux personnes âgées.
Que la pratique du Tai-chi puisse aider les plus âgés atteints de maladies ou conditions invalidantes, n’est donc pas une conclusion surprenante, si ce n’est qu’ici, cette étude montre que le Tai chi peut contribuer à soulager certains des symptômes de cancer, d’insuffisance cardiaque, d’arthrose et de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). Les chercheurs de l’University of British Columbia et de Toronto ont effectué un examen de la littérature puis une méta-analyse de 33 essais contrôlés randomisés publiés, menés sur des patients atteints de cancer (5 études), d’insuffisance cardiaque (5 études), de MPOC (5 études) et d’arthrose (9 études). Les conclusions de cette large analyse, montrent que la pratique du Tai chi a les effets suivants,
· sur les symptômes physiques :
- une amélioration significative au test de marche de 6 minutes chez les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque et de MPOC,
- une amélioration de la force musculaire, toujours chez les participants souffrant d’insuffisance cardiaque et de MPOC,
- une amélioration significative au test du » lever de chaise « , et sur le déplacement, en cas d’arthrose,
- une réduction de certains symptômes comme la douleur et la raideur et une amélioration globale de la fonction physique dans l’arthrose.
- dans la BPCO, une réduction de l’essoufflement,
- dans le cancer, une tendance à la réduction de la fatigue dans une étude.
· Sur le plan psychologique
- des effets significatifs sur la qualité de vie perçue, dans l’arthrose,
- une réduction des symptômes de dépression, dans certaines études,
- une meilleure gestion du stress en cas de cancer.
Ainsi, pour chacune de ces 4 grandes maladies chroniques, des effets significatifs et notables du Tai chi sont documentés par cette analyse. En particulier l’amélioration de la marche et de la motricité chez les patients insuffisants cardiaques. Restent les quelques limites de cette méta-analyse, de méthodologie ou de compatibilité entre les études.
On retiendra néanmoins que le tai-chi accroît le bien-être physique et mental, et que cela ne peut pas faire de mal. Les chercheurs concluent à un effet favorable ou à une tendance à améliorer les performances physiques et à la preuve que ce type d’exercice peut être pratiqué par des patients atteints de maladie chronique.
Source:British Journal of Sports Medicine September 17 2015doi:10.1136/bjsports-2014-094388
Plus d’étudessur le Tai Chi