Publiée en ce mois de sensibilisation à la maladie d’Alzheimer, cette étude de l’Université de Montréal peut nous aider à faire le point sur la progression vers le diagnostic de la maladie. Chacun d’entre nous va vivre des » trous de mémoire » plus ou moins importants, répétitifs, ou spécifiques à certains domaines d’intérêt ou à certains domaines cognitifs (le langage, l’inhibition, la capacité visuospatiale, la mémoire de travail, les fonctions exécutives,…). Chacun se demandera alors si ce n’est pas un début de développement de déclin cognitif et l’annonce de la maladie d’Alzheimer. Comprendre le chemin suivi par le cerveau, de la déficience cognitive légère à la démence, reste à ce jour une énigme pour la communauté scientifique.
Cette étude de l’équipe du Dr Sylvie Belleville, directrice du Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal suggère un schéma type d’évolution du cerveau vers la démence. En particulier, grâce au suivi, sur plusieurs années, de patients atteints d’un trouble léger de la cognition, son équipe identifie un profil de changements caractéristiques de la progression vers la démence. Parmi ces caractéristiques, la baisse rapide de la mémoire épisodique et de la mémoire de travail et des difficultés concomitantes de langage. Ces facteurs, combinés, apparaissent comme un profil de risque élevé de démence dans un proche avenir. Et c’est bien la présence d’un changement qui détermine un risque de progression.
Le déclin n’est pas une pente descendante linéaire, expliquent les auteurs dans leur communiqué : leurs travaux montrent en effet que les changements ne se font pas au même rythme dans les différents domaines cognitifs. » Le parcours qui mène à une démence est complexe et peut parfois être caractérisé par des périodes de stabilité, suivies d’une accélération rapide du déclin un an ou deux avant le diagnostic « .
L’étude permet ainsi de caractériser les paramètres du déclin chez les personnes qui vont évoluer vers la maladie et donc de mieux faire la différence entre des symptômes bénins et des signes pathologiques. Un point important alors que le diagnostic des démences, comme Alzheimer, reste très tardif. Il est donc important d’identifier des indicateurs précoces afin de pouvoir détecter la progression le plus rapidement possible.
Source: Journal of Alzheimer’s Disease 17 Sept, 2015 Communiqué Identifying typical patterns in the progression towards Alzheimer’s disease et August 11, 2015 DOI 10.3233/JAD-142910Patterns of Cognitive Decline Prior to Dementia in Persons with Mild Cognitive Impairment
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