PARIS, par Samya Guettiche
A l’image d’un conte merveilleux ou les éléments surnaturels s’entrecroisent c’est ainsi grâce à une rencontre des plus inattendues voire même magique que cette interaction aussi contraire que paradoxale est devenue possible. Louis Argon le disait d’ailleurs: « il n’y a pas de lumière sans ombre » et cette pensée Tarik Benouarka l’a saisi et en a puisé toute la teneur pour nous offrir un opéra unique en son genre.
C’est au cours de l’un de ses voyages que le compositeur Franco- Algérien connu et reconnu dans le monde entier - a posé ses valises au Caire sans peut-être réellement savoir qu’il y trouverait un trésor.
Un trésor caché dans les rues de la capitale victorieuse derrière les portes d’un institut de musique ou se cachaient pas moins de trois cent musiciennes œuvrant aux cordes, aux cuivres, percussions et vents. Alors jusque là le magique semble au rendez vous, mais de manière partielle voire un peu légère.
C’est donc à présent, le moment de dévoiler la magie. L’institut en question ou l’association El Nour Wal Amal forme des jeunes femmes non voyantes de manière gratuite et professionnelle. Des femmes plongées dans l’ombre mais capable de révéler toute la beauté et le chatoiement musicale d’une œuvre d’opéra sans même lire de partition ou s’appuyer de l’aide de la fameuse baguette du chef d’orchestre.
« Les jours et les nuits de l’arbre cœur » vous propose donc un conte dans lequel deux étoiles, « Nour et Amal », plongées dans la nuit vont se lancer dans une quête mutuelle: celle de s’emparer et de partager le cœur porté comme un fruit par l’Arbre.
Une quête de l’amour, mais aussi de la découverte de l’autre et de l’harmonie intérieure des êtres; le tout desservi par un opéra lyrique en chant Arabe et une musique aux saveurs orientalistes mêlées à un certain romantisme.
Pour servir l’œuvre, et raconter cette histoire, un conteur, et des danseurs interviennent sur scène, pouvant ainsi incarner les personnages tout comme le font le ténor et la soprano (ndlr : George Wanis et Racha Rizk ou Dalia Fadel).
Pour savourer ce "mets", vous l’aurez compris, il vous suffira de mettre tous vos sens en éveil, mais aussi et surtout d’ouvrir votre cœur et de vous laisser transpercer par la lumière. Oublier de voire avec les yeux car comme Tarik Benouarka aime à le répéter « il n’y a que le cœur qui voit ».
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