Place aujourd'hui au Madame Figaro du mois :) Un numéro lu à cheval entre la Corse et Lyon, puisqu'il m'a suivie lors du dernier jour de plage, dans le bateau puis sur mon canapé le jour du retour. Il a donc encore le goût des vacances, me procure de jolis souvenirs de lecture et il y avait même du sable entre certaines pages! Un numéro tout particulier donc, mais également très chouette car bourré de rencontres très intéressantes et bougrement inspirantes :)
Et justement, commençons avec les célébrités!
Son nom ne vous dit sûrement rien mais Brigitte Maccioni est l'une des femmes les plus puissantes du cinéma, car elle est à la tête d'UGC Distribution. Née en Algérie puis élevée dans le 93, elle a toujours aimé être dans l'action, en pratiquant par exemple le handball et le tennis, tout en étant une très brillante élève dans ses études de commerce. Elle a donc réussi à trouver un poste prestigieux entourée d'hommes, qu'elle a dû quitter pour s'occuper de son frère : et ensuite, alors que toutes les entreprises dans lesquelles elle postulait voyait d'un mauvais oeil cette pause forcée, le patron d'UGC a vu plus loin que le bout de son nez et lui a donné sa chance. Sa mission consiste à acheter et produit des films (comme Amélie Poulain) et si elle rencontre de grands succès, elle attire notre attention sur ses échecs, qui ont été bien plus enrichissants et formateurs. J'aime!
On partage ensuite un moment avec une artiste que j'aime beaucoup, Melody Gardot: on la retrouve dans un hôtel des Champs Elysées, dans son bain de roses avant son interview puis sur son lit, recevant un massage des pieds Oui, ça fait diva, et elle l'assume! Surtout que ce bain et ce massage sont son "seul luxe" durant la tournée, car elle partage un bus avec tous ses musiciens 90% du temps. Concernant sa vision de la mode, elle avoue préférer ne pas porter de vêtements et estime que la simplicité est une vraie forme d'élégance, surtout chez les Françaises ; d'ailleurs, elle ne fait qu'une grosse session shopping par an, qui doit durer moins de 20 minutes. Drastique! Toutefois, comme elle ne peut pas se balader nue tout le temps, elle aime les vêtements bohèmes mais surtout les pantalons stretch : elle a surtout des périodes en fait, passant d'une obsession à une autre. Ses indispensables? Une belle veste, du rouge à lèvres mat, un corset et des talons hauts. Elle adore également les écharpes! Elle est également une dingue de lingerie et pense qu'une culotte qui marque ou un soutien gorge mal taillé est pire que tout :) J'ai aimé cette interview qui m'a donné l'impression de partager un moment avec une grande chanteuse des années 30! Et si vous aimez Melody Gardot, son quatrième album Currency of Man, est dans les bacs ;)
Puis, Madame Figaro donne la parole à la romancière Toni Morrison: cette grande écrivaine vient de sortir un nouvel ouvrage intitulé Délivrances, prenant place à notre époque et traitant des questions de l'éducation des enfants et de la définition de l'adulte d'aujourd'hui, à l'ère d'Instagram et de Facebook. Elle nous parle également du sentiment de rejet que ressentent certains, qui veulent se fondre dans le moule (à l'image de son personnage de Bride, jeune fille noire mais toujours habillée de blanc), alors que le harcèlement en ligne, par exemple, n'a plus de limites. Concernant son travail, elle nous explique qu'elle travaille d'abord ses personnages, avant de leur écrire une histoire et son personnage central, dans Délivrances a vécu le drame du viol dans son enfance : Toni Morrisson a alors voulu décortiquer comment cette agression dont elle n'est pas à l'origine bouleverse sa vie, ses interactions avec les autres et sa "vision du monde". Et bien sûr, la question de la race, du racisme a une place importance dans ses oeuvres : mais elle veut surtout parler des situation que tout le monde peut vivre, comme "les préjugés, le triangle du sang, l'oppression ou la cupidité", quelle que soit sa couleur de peau. Surtout que pour elle, cette couleur de peau n'a rien à voir avec la race. Pour elle, le racisme, l'esclavage, les flux migratoires et le travail en prison ont tous une origine commune : l'argent. Les questions économiques et la réponse qu'on leur donne sont donc essentielles pour les comprendre et les résoudre ; selon elle, c'est bien l'exploitation des personnes réduites en esclavage qui a permis aux Etats Unis d'être l'une des plus grandes puissances aujourd'hui. Elle affirme aujourd'hui son soutien et sa grande admiration pour Barack Obama, qui doit se battre avec les Républicains pour essayer de faire passer ses idées et confirme que c'est Hillary Clinton qui a ses faveurs pour les prochains élections. Une personne brillante dont Grazia avait également parlé il y a quelques semaines :)
Enfin, la rédaction dresse le portrait et le parcours de Delphine Ernotte Cunci, presse femme à la tête de France Télévisions. Réputée très sérieuse et travailleuse (elle a toujours bossé dur), elle est fière quand elle dit que ses grands parents sont issus de la classe moyenne (ses parents, eux, étaient tous les deux médecins) et elle aimait, enfant, aller voir ses voisines près de la loge de la concierge de l'immeuble, plus chaleureuses que ses voisins bourgeois des étages supérieurs. Une proximité qu'elle a également mise en oeuvre dans sa carrière professionnelle, en étant au plus près de tous ses collaborateurs lors de sa carrière chez Orange, par exemple, imposant ainsi le respect. Elle a d'ailleurs été promue Directrice Générale de l'entreprise lors de la période des suicides, car les hautes instances savaient qu'elle saurait parler aux employés choqués et aux familles des victimes ; son boulot a ensuite été de trouver des solutions et elle a remodelé toute l'organisation après avoir identifié les dysfonctionnements internes. Une carrière qui lui a donné les cartes pour présider France Télévisions, selon elle : elle sait mener des équipes composées de fonctionnaires, elle comprend les stratégies mêlant national/régional et surtout, elle est au faîte des évolutions technologiques. Qui sont majeures et très importantes pour la télévision, à l'époque où l'on regarde les programmes sur tablette et smartphone tout en live-tweetant. Elle aimerait par exemple créer une chaîne info conçue pour les mobiles, proposer une chaîne d'infos sur Youtube, booster la création et produire des oeuvres télévisuelles, proposer de nouveaux formats avec l'appui de startups... Dépoussiérer la télévision, donc! Un programme ambitieux, dont j'ai hâte de voir la concrétisation :)
Et la mode?
"How to be a Parisienne?", l'éternelle question. Et Madame Figaro nous donne quelques éléments de réponse :) Alors, dejà, non elle ne fait pas de french manucure et elle préfère entretenir ses ongles de manière sobre, en les coupant élégamment. Elle boit plein de café, surtout dans les nouveaux coffee shops branchés et se met à re fréquenter les bars à vins ainsi que les épiceries générales dans lesquels elle trouve des produits uniques et authentique La Parisienne ne cire pas ses chaussures et aime faire croire à tout le monde qu'elle a découvert une bonne adresse seule, alors qu'elle l'a trouvée sur My Little Paris ;) Elle écrit beaucoup à la main dans des petits carnets, surtout des listes et elle ne mange rien de sain en public : elle mange son quinoa et son soja uniquement quand elle est seule à la maison. Et bien sûr, elle émaille ses phrases de termes anglais, mais aussi de l'adjectif "petit", qui matche avec tout! Chères lectrices parisiennes, vous retrouvez-vous dans ce portrait? ;)
Raf Simmons nous fait également l'honneur de nous parler de son travail, notamment pour Dior. Lors de son dernier défilé intitulé Le Jardin des Délices, l'idée était de mêler le luxe français avec l'art primitif flamand : le nom du défilé reprend d'ailleurs celui du tableau de Jérôme Bosch, qui, pour le styliste, évoque un jardin plus sexuel que le jardin de rose de Dior. Voici une manière plus sombre d'évoquer la maison, de la rendre moins lisse et d'amener Dior à s'interroger sur ses propres nuances, sur les nuances de son identité. Mais prenons garde et ne concluons pas trop hâtivement que Raf Simmons veuille s'éloigner des codes de la griffe, qui restent très importants pour lui : il veut simplement conjuguer son art avec ceux de Dior. Il se dit ravi de voir que la haute couture intéresse de nouveau à ce point, surtout avec la concurrence des marques plus mainstream ; et si le rythme des collections lui semble fou, il pense qu'il faut simplement s'adapter car, à moins d'une catastrophe économique, le retour en arrière est impossible. Il rappelle également que Dior lui laisse une grande liberté, lui fait vraiment confiance et lui permet de travailler dans une ambiance très collaborative. Et quand on lui parle de son identité minimaliste, il déclare que son travail mêle également les émotions. Il aimerait également être moins célèbre mais également débattre avec les journalistes sur son travail, au delà d'une simple poignée de mains en coulisses après les défilés. Et non, il n'a jamais croisé le fantôme de Christian Dior dans la maison Dior de l'avenue Montaigne ;)
On fait également la rencontre de l'une des grandes dames de la mode, Linda Fargo, : elle est l'acheteuse de la boutique de luxe Bergdorf Goodman et c'est donc elle qui choisit qui aura l'honneur de voir ses créations proposées en boutique. Elle s'occupe également de l'aménagement de la boutique, de l'espace alloué à chaque créateur et supervise une équipe dénicheuse de tendances. Cette experte très reconnue aux cheveux gris et bouche carmin a la réputation d'avoir très bon goût, d'assister a toutes les Fashion Week et surtout, de sentir le talent. En 2014, elle a accueilli David Koma et Simone Rocha dans son "temple" entre autres et cela est de très bonne augure pour ces deux-là et des autres qui les accompagnent. Cette originaire du Milwaukee tombée amoureuse de la créativité new-yorkaise aime les femmes élégantes et inimitables comme Iris Apfel et nous conseille de trouver notre style tout en restant simple, sans vouloir être absolument dans l'extravagance :) Je ne connaissais pas cette grande dame mais dis donc, quel bel exemple!
On termine cette section mode avec une petite interview de Leandra Medine: la blogueuse nous apprend qu'elle est assez étourdie et aimerait être plus organisée, qu'elle médite pas mal, recycle ses déchets et déteste les personnes paresseuses et/ou hypocrites. Elle estime que son blog est sa plus grande réussite et voit Jenna Lyons comme son "héros vivant" :) De même, être désormais une femme mariée est pour elle sa plus grande extravagance et son alliance est d'ailleurs son seul objet indispensable. Elle aime beaucoup la Croatie et la Thaïlande. Côté mode, son dressing est bien sûr une névrose quotidienne, elle aime les tendances sans forcément toutes les adopter et ne "croit pas aux basiques". Sinon, elle nous glisse qu'elle est sur un nouveau projet lié à la communication, dont elle ne peut pas nous en dire plus pour le moment ;)
Ah! Côté faits de société, la rédaction aimerait réhabiliter les mamans normales: en effet, après les mères parfaites, leur exact opposé, les mères indignes ont fait leur apparition. Alors certes, c'est drôle et déculpabilisant de déclarer que son enfant nous soûle et que non, il ne mange pas bio tous les jours, bien loin de là! Mais certaines se sont mis à le clamer un peu fort et finalement, cette attitude est devenue en quelques mois un diktat comme un autre. Sauf qu'en vrai, il y a des jours où l'on se transforme en une véritable Bree van de Kamp et d'autres où on se la joue Florence Foresti : on est toutes humaines et donc faites de contradictions! Chacune est maman à sa manière et personne n'a le droit de juger de la façon dont chacune élève ses enfants, tant que les principes de base (la propreté, la politesse, la gestion de la violence) sont posés. Et ça, c'est vraiment libérateur, non?
Jolies photos!
Bonne journée à toutes (et à tous?) :)
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