A l’affût en bordure d’un champ quelque part sur les hauteurs du Val-de-Travers, j’attend tranquillement l’esprit vagabond et espère la venue de chevreuils souvent observés à cet endroit. Les passereaux assurent l’animation musicale et deux écureuils qui se poursuivent d’arbre en arbre m’offrent un joli spectacle de voltige aérienne. Le plus curieux d’entre eux s’approchera risquera même une approche le long du tronc contre lequel je suis appuyé pour mieux observer cet étrange buisson de toile. La température est douce, la lumière est belle et les heures passent bien vite.
Face à moi, une tête rousse apparait soudain dans une dépression du terrain. Le renard faisait sa sieste au milieu du champ et n’a pas repéré mon arrivée. Il baille, s’étire, se gratte un peu puis se met en route à la recherche d’un campagnol imprudent. Méthodique, il suit un chemin invisible que lui seul semble connaître. Parfois il s’arrête, tend l’oreille puis repart tenter sa chance un peu plus loin. Le renard restera vingt bonne minute à quelques dizaines de mètres sans me voir. En passant sous le vent, l’odeur humaine qui effleure soudain son museau lui inspire une retraite prudente en direction de la forêt.
Val-de-Travers, le 20 septembre 2015