« Les super-héros mènent une double vie. Ce sont des hommes du commun arrachés à leur condition médiocre par des événements souvent tragiques et traumatisants. » (Super-héros : Grandeur et décadence du mythe – p 50,51)
Après avoir lu « La maison » du même auteur, je suis projetée dans un futur proche où les super-héros ont perdu de leur ramage et de leur plumage. Tous les super-héros ? Non ! Une poignée semble prête à résister à l’envahisseur à coups de gadgets, de supers pouvoirs et de poings.
L’un d’entre eux est même employé par les services secrets et chargé de détruire une créature qui a toujours FAIM… Elle dévore ses victimes de l’intérieur. Cette orgie de nourriture terrestre pourrait être poétique, il n’en est rien. Lorsqu’elle ne peut plus agir seule, la Bête en appelle une autre .
Afin de venir à bout de l’affamé(e) ou (es), Louis Lartigue, notre super-héros doit faire appel à ses camarades de jeunesse, héros masqués d’un temps révolu. On quitte le rêve et le jeu pour entrer dans la réalité de la Bête et des forces maléfiques « colorées »…
Nous les maîtres du monde est une succession de découvertes. On apprécie Les aventures de Fred Véloce que tout enfant qui se respecte aurait voulu écrire, mais aussi Dans l’ombre , l’excellent ouvrage rédigé par Golumm en 2037. Une belle avant-première !
On imagine cette rencontre improbable avec L’homme atomique, Mad Max , Frère Jérôme ou encore La dame blanche, directrice de la maison des Arcades en Bretagne, sorte de thalasso particulière pour milliardaires particuliers ( d’où la chanson du même titre qui n’est qu’un plagiat) . Pour y accéder , il faut montrer patte blanche voire plus…
Un très agréable moment de lecture avec quatre sauveurs de l’humanité, quatre super-héros dignes des plus grands comics . Des super-héros drôles, vieux ou trop nostalgiques, beaux, abîmés ou déjà morts. Des super-héros trop vite oubliés et qui restent malgré tout les Maîtres du monde !
Nicolas Jaillet en rêvait, il l’a fait . Avec humour, une énergie non dissimulée, une certaine sensibilité voire un attachement certain pour les super-vieux-héros et une imagination délirante.
Mention spéciale pour les « entités » douées d’une intelligence si …naïve. Elles ont su découvrir avec finesse l’automobile, le genre humain et le reste … Rock’n’roll !
Sur ce je vous laisse car je dois revêtir mon costume en latex pour aller sauver le monde.