Il y eut le 12 septembre 2006, l'extraordinaire "conférence de Ratisbonne" du Saint-Père, point de départ et conditions d'un dialogue inter-religieux dans la vérité à l'échelle mondiale.
Puis en octobre 2007, 138 théologiens et religieux musulmans ont adressé une lettre ouverte, intitulée "Une parole commune entre vous et nous" au pape Benoît XVI, au patriarche orthodoxe Bartholomée Ier de Constantinople, à Mgr Rowan Williams, primat de la Communion anglicane ainsi qu’à une trentaine d’autres chefs d’Eglises protestantes et orthodoxes. Cette lettre fut qualifiée par Rome d' "événement hautement significatif que l’on ne saurait passer sous silence".
Ensuite, en novembre 2007, le roi Abdallah d'Arabie Saoudite, gardien des lieux saints de l'Islam est reçu au Vatican. Ce fut une première dans l'histoire. Le Vatican disait qu'à cette occasion avait été évoquée :
"la valeur de la collaboration entre chrétiens, musulmans et juifs pour la promotion de la paix, de la justice et des valeurs spirituelles et morales".
Enfin, le 26 mars dernier, le même Roi Abdallah avait annoncé son intention d'ouvrir un lieu pour faciliter ce dialogue. Il disait à cette occasion : "Nous avons perdu la sincérité, la morale, la fidélité et l'attachement à nos religions et à l'humanité" et déplorait "une désintégration de la famille et la montée de l'athéisme".
Hier, 6 juin 2008, sous l'impulsion du roi Abdallah, les dignitaires musulmans présents à la conférence islamique internationale à la Mecque, ont suggéré la création du "Centre international du roi Abdallah ben Abdel Aziz pour le dialogue entre civilisations". Il y est souligné :
"La différence entre les nations en matière de croyances et de cultures est la volonté de Dieu, elles devraient donc se servir de leurs valeurs communes comme fondement d'une coopération pour le bénéfice de toutes".
Un pas de géant sur une route encore longue. Mais il représente historiquement un évènement majeur qui s'inscrit dans l'axe voulu par la conférence de Ratisbonne. Voilà ce que l'on peut constater quand, laïc et non spécialiste, on regarde ces faits rendus publics. Le dialogue entre les religions est entre les mains des responsables des religions. Quant à nous, prions humblement pour la paix et dans la confiance absolue dans les voies choisies - et peut-être de nous incomprises - par la Sainte Eglise catholique.
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