Donc voilà, ces chroniques de la semaine seront plus courtes avec cinq – six titres maximum, des avis plus étoffés (la voilà l’excuse, c’est pour parler plus tout ça !) et cette rubrique viendra s’intercaler entre les interviews et les critiques grand format qui peuvent éclore lors de coups de cœur de votre serviteur à plumes. Donc ce ne sera pas toutes les semaines stricto sensus, mais plutôt deux ou trois fois par mois, à la place de tous les six semaines comme avant.
On commence ce numéro 1 par six jeunes mangas, quatre tomes 1 et deux tomes 3 qui m’ont tapé dans l’œil depuis la mi-août et on enchaînera la prochaine fois avec des séries plus avancées, qui ont gagné en maturité… Bonne lecture et comme d’habitude, plus d’infos en cliquant sur le lien en en-tête de chaque chronique !
Petits pimousses au rapport !
Arte de Kei OHKUBO chez Komikku : La sélection débute par un nouveau manga historique, what a surpriiiise ! Florence, début du 16e siècle : une jeune femme plaque son avenir tout tracé de belle aristocrate pour devenir peintre. Une demoiselle de bonne famille qui veut vivre de son travail, qui plus est dans domaine artistique exclusivement masculin : mais vous divaguez jeune madame, vous n’y pensez pas ! Et bien SI ! Les obstacles que va rencontrer Arte s’annoncent nombreux : misogynie et précarité, pauvreté et solitude, sans oublier tout un art à maîtriser hors de sentiers battus… Mais peu importe, Arte sera peintre !
Bon… commençons par corriger un point : manga, oui, historique, plus ou moins. C’est Florence, c’est bien le 16e siècle et la renaissance mais voilà davantage un manga sur la vie des peintres qu’un défilé d’événements ayant marqué leur époque. Cela viendra peut-être plus tard, mais rien à voir avec Cesare par exemple. A la place ce titre s’appuie, avec succès heureusement, sur les problèmes de la condition féminine et le prix à payer pour l’indépendance, pour le choix de son propre destin. La jeune Arte est assez craquante en jeune tête brûlée, grâce à un bon coup de crayon de OHKUBO tandis que son maître, le jeune mais taciturne Leo, est tout aussi réussi. D’ailleurs, si je m’arrête deux secondes sur le graphisme. Sans être au niveau d’un Bride Stories (le communiqué y allait un peu fort, quand même) on peut saluer de nombreuses bonnes choses : des regards omniprésents avec un panel intéressant et assez varié d’émotions, un talent certain pour les coupes de cheveux et les tenues pleines de détails puis, enfin, des décors soignés, visiblement bien étudiés pour donner du crédit à cette Florence grouillante de vie. Si on achève la tableau avec quelques pointes d’humour, on obtient donc une première peinture plutôt alléchante. On attend avec impatience la suite pour se faire ensorceler, pour de bon, par la jeune et pétillante Arte !
Big powers come with big responsabilities ou quelque chose dans le genre, mais toute la question est de savoir comment Inuyashiki va reprendre sa revanche sur la vie, s’il est bien le seul dans son cas et quelle est l’étendue réelle de ses pouvoirs ! Ce premier tome nous dépeint d’abord la lamentable vie de ce senior, critiquant au passage le moule ingrat de la société japonaise qui ne redonne pas grand chose à celui qui s’y conforme, où la fameuse humilité si chère aux Japonais fait aussi de vous un looser aux yeux des autres. Et puis vient la transformation, la nouvelle chance, l’occasion de tout faire voler en éclat. Ces nouveaux pouvoirs vont aussi lui permettre de changer les choses, de sauver des vies et de trouver le bonheur en se démarquant du lot. La fable ne fait que débuter mais elle promet d’être des plus intéressantes. D’autant plus que, même si je ne suis pas friand du graphisme digital que je trouve trop statique, OKU maîtrise tellement son sujet que ce n’est absolument pas un problème. Un seinen à ne pas rater.
Voici un titre sympathique comme tout : de l’aventure avec des bateaux et des navires semi-futuristes voguant dans les airs, des protagonistes avec une bonne bouille, grâce à un chara-design enfantin au premier abord mais qui est aussi un mélange intéressant de graphismes nippons et de style franco-belge. On y retrouve des tempéraments de héros et d’héroïnes classiques mais plaisants et à la hauteur de leur héroïsme, justement, ou du moins des valeurs qu’ils défendent. Il y a le jeune homme plutôt doué et déterminé, l’héroïne pleine de secrets avec un cœur assez capricieux, la demoiselle écervelée qui a de l’énergie à revendre, le vieux pirate bourru qui ne vit que pour l’aventure, etc. Des débuts simples et attachants, à essayer en tout cas !
Comme je le disais le titre ne paie pas de mine dans l’absolu mais il révèle pas mal de qualités à la lecture. Le trait de Yua KOTEGAWA, que j’avais apprécié il y a quelques années sur Détenu 42, un manga sur la peine de mort, s’adapte très bien à l’histoire. Pas de surenchère et beaucoup de non-dits dans la mise en scène font de l’inspecteur un homme assez intriguant, qui n’a rien d’un super héros revenu d’entre les morts pour résoudre des enquêtes avec éclat et effets de manche… la couverture est assez éloquente là dessus d’ailleurs, avec une homme effacé mais peu lisible. Vous l’aurez compris ce n’est ni Conan ni un surdoué à la Lie to Me ou The Mentalist, même si ces derniers font parfaitement le job. Ici, les enquêtes sont teintées de tristesse et de mélancolie avec peu de double pages clinquantes… on leur préfère des grandes cases épurées qui incitent le lecteur à l’observation et à la réflexion, alternant avec d’autres pages plus riches en dialogue qui permettent de faire avancer la résolution du meurtre. Pas de frénésie ni de serial killer, même s’il y a bien un ou deux cliffhangers rassurez-vous, mais Border c’est avant tout un homme qui tente de comprendre les volontés des défunts, résolvant en même temps l’affaire même si ce n’est pas forcément le plus important. La série est prévue en quatre tomes et si le manga policier est votre genre, je vous le conseille, ça pourrait bien vous plaire.
Jamais 2 sans 3…
Mais voilà, au milieu de tout ça il y a le grand père, détenteur d’un pouvoir qui se transmet depuis plusieurs générations, celui d’arrêter le temps et d’évoluer dans un monde un peu étrange, le monde statique. Malheureusement un tel pouvoir est très convoité, tout comme une étrange pierre qui en serait le catalyseur et qui appartient à la famille de Juri. Lorsque des ravisseurs kidnappent le frère et le neveu puis demandent la pierre en rançon, le grand-père et le reste de la famille viennent à la rescousse mais, surprise, il n’est pas le seul à manipuler le temps !
Pour manipuler le temps mais aussi l’espace, Seita HORIO a mis en place tout un monde avec une ambiance qui lui est propre, très bien rendue, mais qui comporte aussi des règles : quiconque tentera de tuer un humain figé devra subir le courroux des gardiens, des êtres à l’apparence étrange, entre humain et végétal, et la jeune Juri se découvre la capacité d’exclure qui elle veut du monde statique par simple contact. Contre elle et sa famille, des criminels qui appartiennent à une sorte de secte ne sont pas en reste non plus…
[Breaking news !] Truc de ouf cher lecteur, je viens de recevoir hier le tome 4 de la série, quel rebondissement !!! Ce nouveau tome – à sortir le 23 septembre – possède une couverture much more séduisante même si toujours épurée, et marque une accélération de la série. En plus de quelques rebondissements comme des retournements de veste ou un combat très délicat contre plusieurs gardiens, cet opus nous plonge surtout dans la genèse de la fameuse secte et les ambitions de son leader qui fait justement la Une. Voici un Némésis comme je les aime : un bon grain de folie, une absence d’empathie et un humour glacial, des envies de grandeurs et un plan machiavélique sous le coude pour mener son projet à terme. La fin du tome marque d’ailleurs un premier pas inattendu dans le projet de ce psychopathe, on meurt d’envie de savoir la suite ! La série est arrivée à mi-chemin désormais, et ça s’annonce plus que bien pour les prochains tomes !
Depuis le tome 1 le lecteur a fait connaissance avec l’organisation qui gère tous les tueurs aux noms et aux spécificités d’insecte : la guêpe, la cafard, la mante, etc. Alice croise, affronte et défait pour le moment tous ses adversaires en se reposant sur les atouts des arachnides. De la même façon, on s’amuse régulièrement de l’adaptation guerrière qui est faite des capacités des différents insectes : le cafard est hyper rapide, capable de sécréter un liquide qui le rend insaisissable, la sauterelle a une force inouïe dans ses jambes, et on multiplie ainsi les astuces quasiment à l’infini. Tout ceci créé une bonne base pour les rebondissements incessants des affrontements, qui occupent le plus clair des chapitres. Résultat : on ne s’ennuie pas une seconde, même si on le doit aussi à la mise en scène et à la chorégraphie très efficaces du dessinateur qui transmet avec talent les effets de vitesse ou la puissance des impacts. Dans le tome 3 il n’hésite pas à enchaîner trois doubles pages pour décomposer un coup et lui donner un effet retentissant à la lecture. Arachnid est donc un titre hyper récréatif et plutôt malin, pas dénué d’humour en plus, idéal pour se changer les idées sans se prendre la tête !
Et voilà pour ces lectures… Comme d’habitude je ne parle pas de tout – 6 tomes ici pour une dizaine mis de coté – donc je vous conseille, pour suivre toutes les lectures du chocobo de vous rendre sur les réseaux sociaux comme Instagram, Facebook ou Twitter pour des sessions de lecture en live. Je termine par l’habituelle photo de la pile de tomes à lire et à chroniquer, rendez-vous la semaine prochaine pour de nouveaux titres !