M comme...

Publié le 19 septembre 2015 par Despasperdus

En m'apprêtant à traverser les voies de chemin de fer par le pont de la rue Riquet pour gagner le quartier Marx Dormoy, je ne pensais pas que mon appareil photo, ou plutôt mon smartphone garanti sans pomme, allait être autant mis à contribution...

Tout un pan de mur recouvert d'une profusion de m...

M comme masques ou migrants.

Ces dernières semaines, certains ont jeté leurs masques.

Dans notre monde du libre-échange et de la mondialisation capitaliste heureuse, il n'y a pas que les oiseaux qui migrent.

Il y a aussi les marchandises, les capitaux et les Hommes.

Les deux premiers ont tous les droits, surtout celui de ne pas être contrôlés, réglementés, au mépris de l'humain et des ressources naturelles.

Quant aux derniers, nous savons que nos grands humanistes de gouvernants européens opèrent un tri.

Le sort des migrants est devenu un enjeu électoral pour nos grands dirigeants du monde libre et civilisé qui l'ont joué "responsables" en gérant en avares ce qui leur reste d'humanisme...

Ces humanistes de façade trient les humains en détresse, ceux qui ont droit à leur générosité, et ceux qui n'ont droit à rien.

Forcément, cette sélection un rien darwinienne et très arbitraire est quelque peu injuste.

Un peu voyante parfois, cruelle et gênante pour les responsables de l'Europe sociale des droits de l'Homme.

Bien contraints de verser des larmes de crocodile quand certaines victimes sont particulièrement photogéniques et symbolisent l'innocence.

Cette sélection rappelle d'autres temps pas si anciens et d'autres migrations sur le même continent.

Si l'Histoire ne se répète pas, elle a tendance à ne rien inventer.

Elle bégaie : ces murs de grillage et de fils barbelés, ces camps, ces longues marches...

Qui a le droit de vivre en paix et décemment ?

En quoi ceux qui migrent pour ne pas mourir de faim et de misère seraient moins légitimes que d'autres ?

Réfugiés politiques contre réfugiés politiques ?

Miséreux nationaux (SDF) contre miséreux étrangers alors qu'il y a plus de 11 millions de logements vides en Europe ?

Notre droite et notre social-démocratie européennes partagent décidément beaucoup de choses avec l'extrême droite.

Principalement, l'adhésion en un même système.

Ce système qui autorise et même encourage 1 % des plus riches à posséder la moitié de la richesse mondiale...

Un tel système génère l'injustice, la corruption, la misère, la famine, les tensions politiques, les conflits armés... Et les migrations forcées.

Partout.

Notamment, sur le continent le plus riche, l'Europe.

L'Europe et son système politico-économique qui favorise l'opulence d'une minorité et l'insécurité économique et sociale du plus grand nombre.

Et ce sont les mêmes politiciens qui affirment que l'UE ne peut accueillir toute la misère du monde ! Tragique farce.

Il fut un temps avant la chute du mur de Berlin où les dysfonctionnements de l'URSS et de ses alliés étaient expliqués et résumés par une seule formule : c'est le communisme !

Aujourd'hui, nous devrions dire : c'est le capitalisme !