RWC 2015 – Les All Blacks, favoris comme toujours

Publié le 18 septembre 2015 par Sudrugby

UN PEU D’HISTOIRE EN COUPE DU MONDE

Les Coupes du monde cristallisent le grand paradoxe du rugby néo-zélandais : toujours favoris, rarement gagnants. Depuis 1987 et le début de la compétition les All Blacks ont quasi systématiquement été en avance sur leur sport. Ils maitrisaient leur rugby fait de passes et de vitesse à la perfection et c’est bien ce style de jeu qui donnait le ton à tout rugby qui pouvait se jouer sur Terre. Pourtant, la Nouvelle-Zélande n’a fait « que » gagner la première (1987) et la dernière (2011) Coupe du monde. La faute sans doute d’abord à la structure de la compétition – très ouverte – et ensuite au style de jeu produit – fermé et rugueux, leur correspondant peu.

Le demi de mêlée et capitaine David Kirk soulève la première Coupe du monde en 1987.

Jonah Lomu aplatit Mike Catt et au passage l’Angleterre et devient la première réelle star mondiale du rugby.

Outre le Tri-Nations, c’est finalement en Coupe du monde que les All Blacks se sont construits de grand rivaux en compétitions officielles. D’abord l’Australie, bourreau des Blacks en 1991 en demi-finales autour de la génération Campese ainsi qu’en 2003. Puis les Springboks en 1995 chez eux gagnant en prolongations grâce – on se souvient – à un « plan anti-Lomu ». Et enfin bien sûr la France, éternelle bête noire des Français qui élimina les Blacks en demi à Twickenham en 1999 puis dans le fameux quart de finale de Cardiff en 2007.

Malgré leur échecs successifs, c’est parmi les Blacks que se sont illustrés les plus grands de notre sport en Coupe du monde. On citera pêle-mêle les Sean Fitzpatrick, Grant Fox, John Kirwan, Ian Jones, Zinzan Brooke, Jonah Lomu, Jeff Wilson et puis la génération McCaw-Carter que l’on connaît qui marqua les éditions 2003, 2007, 2011. Vous pouvez les retrouver dans notre Hall of Fame des All Blacks.

LEUR SAISON 2015

Exceptionnels mais pas imbattables. C’est à ceci que l’on pourrait résumer l’état de forme des All Blacks actuellement. Ils n’ont certes perdu qu’une fois cette année (contre l’Australie à Sydney, 27-19). Mais ceci a suffi pour ne pas remporter le Four Nations et pour finalement immiscer une brèche dans la confiance du système néo-zed. Car que l’on se le dise, les All Blacks ont clairement survolé le cycle de quatre ans depuis le soir de la finale gagnée de la Coupe du monde 2011. Depuis que Steve Hansen a repris le chevet de Graham Henry les All Blacks affichent cette stat incroyable de 42 matchs gagnés en 47 matchs, pour 3 défaites et 2 nuls. Avec au milieu une année 2013 où personne n’aura réussi a gagner contre les Hommes en noir (14 matchs, 14 victoires). De quoi à première vue laisser apathique tout bon adversaire. Et si défaite il y a eu, c’est contre une opposition au sommet de sa forme (d’abord l’Angleterre en 2012, l’Afrique du Sud en 2014 et l’Australie en août dernier). Les chiffres ne mentent jamais et traduisent bien le constat implacable : les Blacks seront très durs à prendre cet automne et quiconque y prétendra devra être au meilleur de son niveau de jeu.

Battus 27-19 à Sydney, les All Blacks de TJ Perenara ne gagneront le Rugby Championship

Pour ce qui est du jeu, les All Blacks sont restés fidèles à leurs grands principes. Passes, soutiens, vitesse et art du contre restent la matrice du système néo-zed. Mais sans doute peut-on ajouter que le nouvel entraîneur Hansen a prolongé encore un peu plus le travail de modernisation du rugby entamée par son prédécesseur Graham Henry. Le système Hansen a peut-être encore un peu plus appuyé sur la capacité des Blacks à marquer vite et bien, à concrétiser toute perte de balle adverse, à se servir de chaque temps fort, bref à être pragmatique bien qu’ouvert dans le jeu produit. Hansen a surtout révélé au grand jour et fait de joueurs déjà pour certains présents en 2011 les véritables tauliers de la maison noire. Et c’est finalement le fameux axe 2-5-8-10-12-15 qui s’est vu renouvelé au sortir de la Coupe du monde 2011. Ainsi les Dane Coles, Brodie Retallick, Kieran Read, Aaron Cruden (lui ne jouera la Coupe du monde, blessé), Ma’a Nonu (lui était déjà là) et Ben Smith cristallisent à leur poste respectif le jeu de passes, de soutien et de vitesse des Blacks. On notera que deux d’entre eux sont les derniers lauréats du titre de meilleur joueur du monde par l’IRB (Read puis Retallick).

On peut quand même ajouter un bémol à la formidable machine qu’est le système All Black : la confiance. En effet, il est très net de voir que le jeu proposé par les Blacks n’a pour base première que la confiance. Confiance de prendre des risques, confiance de maîtriser l’intensité et le suspens des matchs, confiance en la responsabilité de chaque joueur. D’ailleurs, les quelques contre-performances qu’il y a pu avoir sont de toute façon dues à un déficit de confiance et on a pu l’observer parfois cet été. Pour gagner contre les Blacks, il faut les prendre soit à leur propre jeu en rivalisant dans le jeu ouvert, soit en étant impérial en défense et dans les rucks et en tuant dans l’œuf toutes leurs offensives. Finalement, ceux qui arrivent à gagner contre les Blacks sont ceux qui arrivent à les faire douter. C’est certainement ce qui devra être fait pour empêcher les Blacks à un second titre consécutif et c’est dans l’Histoire ce qui a été fait pour éliminer les Blacks de la Coupe du monde. Et les Français le savent mieux que personne.

LE STAFF TECHNIQUE

Steve Hansen a repris la tête des All Blacks après la Coupe du monde 2011 à la suite de Graham Henry comme je disais plus haut. Hansen était lui-même l’adjoint d’Henry (de 2004 à 2011) et finalement on note très vite la continuité dans la direction des Blacks. Même jeu, même esprit. Hansen a un parcours semblable à tout entraîneur néo-zélandais car il a suivi la hiérarchie des différents niveaux du pays. D’abord entraîneur à Canterbury en NPC, puis adjoint aux Crusaders, ensuite adjoint d’Henry donc puis head coach de l’équipe nationale. Il y aura simplement eu un intermède où Hansen aura coaché le Pays de Galles de 2002 à 2004. Hansen s’inscrit donc la droite lignée des techniciens néo-zeds.

Steve Hansen et Wayne Smith cette année.

A ses côtés, Ian Foster apparaît comme son fidèle adjoint, l’égal de ce qu’était Hansen pour Henry auparavant et était avant l’entraîneur des Chiefs. Les Blacks pourront aussi compter sur un atout de longue date qu’est Wayne Smith. Wayne Smith a été rappelé en tant que spécialiste de la défense cette année alors même qu’il entraînait chez les Chiefs encore en début d’année. Un excellent technicien en plus pour la Coupe du monde. Mike Cron qui depuis 2004 était le spécialiste de la mêlée a élargi ses compétences pour être depuis 2013 l’entraîneur des avants. Mick Byrne est lui l’entraîneur des skills – ô combien important pour les Blacks – et Brian McLean est lui l’analyste. Le staff est globalement très bien rôdé, travaille ensemble depuis longtemps (Smith et Cron depuis 2004 chez les Blacks) et représente globalement l’héritage des cinq franchises néo-zélandaises engagées en Super Rugby (Hansen vient de Canterbury, Smith des Chiefs, etc.).

L’EQUIPE POSTE PAR POSTE

Les All Blacks ont un temps souffert d’un certain manque de profondeur d’effectif au poste de talonneur. Mais cette inquiétude semble désormais finie. Dane Coles a désormais clairement pris la relève de Keven Mealamu, titulaire la dernière décennie et centurion avec les All Blacks (126 sélections). Auteur d’un formidable essai face aux Wallabies après une course de 40m, le talonneur des Hurricanes a impressionné cette saison. Coles sera donc titulaire et Mealamu apportera de sa fraîcheur sur le banc. Ce sont deux profils bien différents : Coles est mobile, dynamique, technique alors que Mealamu est plus classiquement fort physiquement, présent dans les rucks et gros plaqueur. De quoi s’avérer utile dans les matchs couperets de phases finales. Codie Taylor est le troisième talonneur du groupe et rentrera à priori en action s’il y a des blessures. Il a connu sa première cap cette année et représente davantage l’avenir des Blacks.

Dane Coles, talonneur dynamique et technique.

Owen et Ben Franks

Au poste de pilier, la Nouvelle-Zélande conserve ses deux titulaires de la Coupe du monde 2015. Tony Woodcock prendra place à gauche. Woodcock doit néanmoins être le titulaire le moins compétitif du groupe et a souffert de quelques critiques concernant son niveau de forme et sa défense. Il tient par contre la baraque en mêlée fermée. Owen Franks sera lui à droite et compte actuellement parmi les tout meilleurs tighthead props de la planète. Gros plaqueur, efficace dans les rucks et propre en mêlée il offre une grande sécurité à ce poste. Derrière, son frère Ben Franks est une valeur sûre pour couvrir les deux postes et Wyatt Crockett est lui aussi un remplaçant de luxe en pilier gauche. Charlie Faumuina, un temps grand espoir au poste de pilier droit a moins joué ses dernières années mais garde un bon niveau de jeu et pourra jouer à droite de la mêlée.

En deuxième-ligne les All Blacks comptent parmi ce qui se fait de mieux sur Terre avec l’attelage Brodie Retallick – Sam Whitelock. A la pointe de la modernité du jeu, cette paire rassemble un condensé de justesse technique, de mobilité et d’intelligence de jeu. Sans oublier une présence en touche exceptionnelle. Ce duo est un maillon essentiel du système Hansen et participe énormément au jeu de mouvement proposé par les Blacks. Juste une stat : Retallick fait en moyenne 9 passes par match, soit autant que Ma’a Nonu, premier centre… De quoi assurer les transmissions et la fluidité sans les 3/4. Derrière, Luke Romano dans un style déjà plus physique couvrira très bien le poste. Surprise par contre : le staff a fait le choix de ne garder que trois secondes-lignes de façon à prendre plus de troisièmes-lignes. En sachant que Jerome Kaino voire Kieran Read peuvent dépanner au poste, notamment en mêlée fermée.

Brodie Retallick, meilleur joueur au monde 2014.

Richie McCaw

La troisième-ligne reste la même qu’en 2011 et il n’y avait pas de raisons que cela change tant elle impressionne par sa cohésion et sa complémentarité. En n°6 on retrouvera dans le pur style néo-zélandais un polynésien rugueux à savoir Jerome Kaino. Kaino est ultra complet et est à son meilleur dans toutes les secteurs de jeu. En n°7 on retrouvera l’indéboulonnable Richie McCaw qui après quelques passages à vide les dernières saisons reste avec le maillot noir en très grande forme. Toujours au soutien, disponible en attaque, gratteur et plaqueur infatigable, McCaw est sans doute encore le meilleur openside flanker au monde. Ce sera son dernier challenge rugbystique, il prend sa retraire à la fin de la Coupe du monde. En n°8 Kieran Read fait lui aussi figure de référence du jeu. Le meilleur joueur du monde 2013 devrait faire parler ses skills en attaque, sa puissance en défense et son leadership. Derrière lui, Kaino semble être son premier remplaçant. Liam Messam et Victor Vito sont tous deux des valeurs sûres pour remplacer si blessures aussi bien en n°6 que n°8 et possèdent des profils similaires à celui de Kaino. Sam Cane est le seul spécialiste en n°7 du groupe avec McCaw et dépannera sans problème si le capitaine se blesse.

Aaron Smith

En demi de mêlée les All Blacks comptent dans leurs rangs celui qui peut être considéré comme le meilleur n°9 au monde à savoir Aaron Smith. Précis, vif, organisateur, Smith est surtout doté d’une passe sans égal à l’heure d’aujourd’hui. Son apport dans le jeu courant par ses appuis et sa fougue apportent aussi. Derrière TJ Perenara apparaît comme sa doublure légitime après une saison de Super Rugby exemplaire avec les Hurricanes. Quelques fautes néanmoins durant ses dernières apparitions sous le maillot noir ne le mettent pas en confiance. Steve Hansen a fait le choix de prendre trois demi de mêlée (à la différence de Michel Cheika avec les Wallabies) et c’est Tawera Kerr-Barlow qui complète le groupe, lui aussi légitimement.

Dan Carter et sa doublure Beauden Barrett.

Colin Slade

En n°10 la décision de savoir qui était titulaire a donné lieu à de multiples débats au pays du long nuage blanc. On connait toute l’importance du first five-eight dans la direction du jeu en Nouvelle-Zélande et on se rappelle aussi l’hécatombe de blessures qu’avait connue la sélection à la Coupe du monde 2011 avec successivement Carter, Slade et Cruden qui s’étaient blessés. Les grandes interrogations autour du poste sont donc légitimes. A la base, le poste semblait promis à Aaron Cruden qui ces dernières années a rarement déçu aussi bien avec les Chiefs qu’avec les Blacks. Mais une blessure fin juin l’a d’office empêché de disputer ce qui aurait été sa deuxième Coupe du monde. Ensuite, beaucoup d’observateurs voyaient en Beauden Barrett le nouveau grand n°10 des All Blacks. Avec un sens de l’attaque unique à ce poste en Nouvelle-Zélande, Barrett pouvait convenir au style de jeu des Blacks, surtout qu’il s’est ces dernières années renforcé au pied et en défense, ce qui était alors ses deux grands défauts. D’autres voix même ont vu en Lima Sopoaga vainqueur du Super Rugby avec les Highlanders l’ouvreur complet et grand buteur qu’il fallait pour la Coupe du monde. Mais finalement, Hansen a privilégié l’expérience et la sécurité en faisant de Dan Carter son titulaire. Le choix pouvait paraître au départ surprenant et surtout décevant pour Barrett voire Sopoaga, Carter n’ayant plus ses jambes de 20 ans. Mais à force de plusieurs titularisations cet été, Carter a regagné sa place et sa performance face aux Wallabies lors du second match de la Bledisloe Cup a convaincu tout le monde. Carter reste l’ouvreur le plus complet : bon buteur, précis au pied, propre dans le jeu, bon plaqueur et quand il est en forme grand attaquant. Derrière c’est Beauden Barrett et Colin Slade qui seront du voyage et serviront si Carter ne se blesse pas à priori davantage comme utility backs, notamment pour Barrett en n°15.

Au centre pas de révolution, la paire reste celle de ces dix dernières années : Ma’a Nonu – Conrad Smith. Très complémentaire, le duo est essentiel dans le système Black s’il n’est pas toujours impressionnant offre une sécurité et une expérience uniques, tant en défense qu’en attaque. Nonu est même revenu à son meilleur niveau actuellement. Sony Bill Williams – assez décevant lors de ses dernières apparitions – devra attendre un peu pour être titulaire. Il est néanmoins du squad. Il est avec Malakai Fekitoa la paire de centre remplaçante et Fekitoa apporte lui en tant qu’impact player en fin de match.

De gauche à droite Ben Smith, Waisake Naholo et Nehe Milner-Skudder.

A l’aile du nouveau pour cette Coupe du monde avec la présence dans le squad de deux nouvelles pépites du rugby néo-zélandais : Nehe Milner-Skudder et Waisake Naholo. Ils comptent respectivement deux et une sélections et le plus extraordinaire c’est que chacun jouait régulièrement pour la première année en Super Rugby cette saison. Pourtant un des deux sera titulaire. Les deux ont des profils opposés : Milner-Skudder a des appuis uniques à ce niveau-là, une lecture de jeu folle et une capacité à jouer debout excellente alors que Naholo est lui plus classiquement un joueur athlétique, grand finisseur et lucide dans ses accélérations. Le pire dans tout ça est que Naholo, qui s’était littéralement cassé la jambe pour son premier test face à l’Argentine, s’est rétablie en moins d’un mois aux Fidji grâce à un traitement local à base de fleurs… On retrouvera sinon l’indéboulonnable Julian Savea qui même s’il a été moins en vue ces derniers temps avec les All Blacks sera titulaire sur l’aile gauche.

A l’arrière Ben Smith sera de la partie. Ben Smith est en quelque sorte l’ultime joueur néo-zélandais : intelligent, technique et relanceur. Chacune de ses interventions – même en défense – est extrêmement propre et il ajoute de la valeur ajoutée à chaque action. Il est avec Israel Folau et Mike Brown le meilleur arrière du monde. Barrett, Milner-Skudder voire Slade pourront aussi jouer à l’arrière.

Retrouvez ici en images les 31 joueurs du squad.

QUI A RATE L’AVION ?

Israel Dagg et Cory Jane en action lors de la finale de la Coupe du monde 2011.

Comme toujours avec les All Blacks, de grands talents sont laissés au pays et c’est toujours assez déroutant de constater le vivier kiwi. Les deux grands noms à avoir été évincé sont clairement Israel Dagg et Cory Jane. Le premier a été un des grands 3/4 de ces dernières années. Mais la concurrence de plus en plus accrue de Ben Smith l’a progressivement mis sur le banc, surtout qu’au même moment Dagg perdait en niveau de jeu. Il a aussi souffert d’un manque de polyvalence et par soucis pragmatique Hansen a préféré avoir comme doublure à l’arrière Barrett et Milner-Skudder. Cory Jane a lui souffert davantage de son état de forme. Blessé en juin, on lui a préféré la fraîcheur de Milner-Skudder et Naholo. Quoi qu’il en soit ces choix de la part du staff semblent justifiés et l’inverse aurait été clairement moins mérité pour Dagg et Jane. A l’aile Charles Piutau a lui aussi été victime de la stratégie du staff alors même qu’il était très en forme avec les Blacks actuellement.

Lima Sopoaga

L’autre surprise est celle de Lima Sopoaga au profit de Colin Slade. Beaucoup réclamaient à minima la présence de l’ouvreur des Highlanders dans le squad, après une bonne première titularisation face à l’Afrique du Sud cet été. C’est finalement la polyvalence de Slade – clairement moins bon autrement – qui a été préférée. On peut le regretter mais en même temps le pragmatisme d’Hansen ne semble pas idiot, loin de là.

Ardie Savea

Le reste paraît assez logique. On pourra trouver inconcevable qu’un Ardie Savea n’ait même pas été nommé dans le squad de départ, tant il a été exceptionnel avec les Hurricanes cette année. Mais la hiérarchie est tellement bien installée derrière McCaw en openside flanker que finalement cela se justifie. Savea devrait par contre être l’avenir des Blacks. Certains regretteront aussi la non-présence de Ryan Crotty, Jeremy Thrush, James Broadhurst, Joe Moody, Matt Todd, Tom Taylor, Dominic Bird ou d’Hika Elliot. D’autres regretteront que de jeunes comme Akira Ioane, Brad Weber, Damian McKenzie ne soient pas mis dans le grand bain dès maintenant. D’autres encore trouveront inconcevables que des joueurs comme Brad Shields, Charlie Ngatai, Richard Buckman, Luke Braid étincelants en Super Rugby ne soient même pas nommés dans le squad élargi (comme Ardie Savea). Mais tous ces choix sont au final assez logiques. Le staff des Blacks a finalement raison de faire un peu de conservatisme, de garder ses joueurs clefs et ne pas tester à tout-va tout joueur en forme comme peut le faire un Philippe Saint André. Le squad présent en Angleterre semble être à bien des égards le plus compétitif qu’il soit.

L’EQUIPE TYPE PROBABLE

1. – Tony Woodcock – 2. Dane Coles – 3. Owen Franks – 4. Brodie Retallick – 5. Sam Whitelock – 6. Jerome Kaino – 7. Richie McCaw (cap) – 8. Kieran Read – 9. Aaron Smith – 10. Dan Carter – 11. Julian Savea – 12. Ma’a Nonu – 13. Conrad Smith – 14. Nehe Milner-Skudder – 15. Ben Smith

NOTRE PRONOSTIC

Très clairement, les All Blacks seront très durs à prendre et il y aura fort à faire pour leur barrer la route d’un second titre consécutif en Coupe du monde. La Nouvelle-Zélande ne peut déroger à son statut de favori, déjà parce qu’elle est tenante du titre et surtout parce qu’elle domine notre sport, parfois outrageusement. Ceci dit, une défaite des Blacks n’aurait rien d’inconcevable et comme je l’ai dit un problème de confiance peut tout à fait s’installer dans les rangs des Hommes en noir. Une Angleterre chez elle, une Irlande outsider, une Australie en forme, une Afrique du Sud solide et une France capable de tout peuvent toutes prendre à contre-pieds ce que sont ces « presque » imbattables All Blacks. Et n’oublions pas que l’Histoire de la Nouvelle-Zélande en Coupe du Monde s’est souvent faite de grandes déceptions.