Les femmes enceintes atteintes de diabète gestationnel ont 7 fois plus de risque de diabète de type 2 dans les années suivant leur grossesse. Le diabète gestationnel est donc un facteur connu de diabète de type 2, pour les femmes, après la grossesse. Mais ce n’est pas tout. Cette étude de l’Université McGill montre que le diabète gestationnel est également un indicateur de risque de diabète chez les pères. Ces nouvelles données, présentées dans la revue Diabetes Care, confirment l’impact d’un environnement social et culturel et d’un mode de vie partagés qui contribuent à des risques de santé similaires pour les deux parents. Une conclusion qui incite en cas de diabète gestationnel, » à regarder » du côté du père.
La prévalence du diabète gestationnel est en hausse. Estimée aux alentours de 3%, elle pourrait, en réalité atteindre 14% selon la stratégie de dépistage et le groupe de population. Le diabète gestationnel qui survient chez la femme enceinte vers la fin du 2e trimestre de grossesse peut, dans certains cas révéler un diabète antérieur non détecté. Ce trouble de la glycémie, qui entraine ici une hyperglycémie aiguë ou chronique comportent de nombreux risques pour la mère comme pour l’enfant, pendant toute la période périnatale.
-Chez l’enfant, il peut entraîner une croissance et un poids excessifs (> 4kg), une détresse respiratoire, une hypoglycémie néonatale, un risque de développer à son tour un diabète de type 2.
-Chez la mère, un accouchement difficile ou prématuré, une pré-éclampsie avec prise de poids, œdèmes, HTA et des complications rénales.
Alors que de précédentes études ont établi une corrélation des changements de poids et d’activité physique dans le couple mais aussi des risques de diabète, cette nouvelle étude établit un lien entre le diabète gestationnel des mères et l’incidence du diabète ensuite, après la grossesse, chez la mère mais aussi chez le père.
L’analyse montre, sur un suivi moyen de 13 ans chez les pères dont la partenaire avait été atteinte de diabète gestationnel vs non-atteintes :
· une incidence de 4,01 vs 3,03/1.000
· soit une incidence supérieure de 33%
· ou plus élevée de 18% quand les chercheurs prennent en compte des facteurs d’ajustement comme l’âge, les comorbidités, la cohabitation, l’origine ethnoculturelle.
· Les données d’activité physique ou d’adiposité n’étaient pas disponibles.
Les auteurs expliquent que ce partage du risque peut s’expliquer en partie à cause d’un environnement et d’un mode de vie communs. En effet, un couple peut partager de mauvaises habitudes alimentaires et l’absence d’activité physique. Ils suggèrent que le diabète gestationnel puisse être utilisé comme un indicateur de risque de diabète également chez les pères.
Source: Diabetes Care June 26, 2015, doi: 10.2337/dc15-0855 Gestational Diabetes Mellitus in Mothers as a Diabetes Predictor in Fathers: A Retrospective Cohort Analysis
Pour en savoir plusle Diabète,
Accéder aussi aux Dossiers sur le Diabète :
Diabète et alimentation de l’enfant et de l’adolescent
Le diabète, une priorité de santé publique
Diabète et insulinothérapie : Tout savoir sur les types 1 et 2
Pour accéder à ces dossiers, vous devez être inscrit et vous identifier