La critique de Claude :
Si vous tapez « Martin Amis » sur Google, vous trouverez une brassée de critiques élogieuses, sorties en 2014, lors de la parution de l’édition originale (en anglais) de "La zone d’intérêt".
Récemment, la parution de sa traduction française a été saluée par un bon article du Monde des Livres, rappelant le statut de « grand écrivain » de Martin Amis. L’un des critiques américains va jusqu’à comparer Amis à Philip Roth.
Alors, peut-être, vous entrerez comme moi dans cette « Zone d’intérêt ». Ou plutôt vous tenterez d’entrer, et comme moi vous aurez l’impression d’être toujours repoussé vers l’extérieur comme par une force centrifuge. De fait, il est difficile d’ « accrocher » à ce texte.
Cela ne tient pas au sujet traité qui est une déclinaison des « Bienveillantes », Prix Goncourt de Jonathan Littell en 2006, qui montrait les Nazis au quotidien : le roman décrit la vie personnelle du commandant du camp d’Auschwitz et de ses « officiers ». Intrigues d’avancement, chasse aux jupons, tout y est, comme dans une garnison « normale ». Nous sommes au cœur de l’abjection, et, comme Les Bienveillantes, ce texte contribue à saisir l’horreur de l’Holocauste.
Malheureusement le style d’écriture est obscur et confus ; ainsi les personnages ne sont pas caractérisés, tandis que de nombreux mots allemands non traduits émaillent le texte.
Peut-être, comme moi, vous lasserez-vous de ce roman incompréhensible.
La zone d’intérêt, roman de Martin Amis, traduit par Bernard Turle, chez Calmann Lévy, 407 p., 21,50 €